VolleyballCoupe d'Europe: mais jusqu'où ira Neuchâtel?
Les volleyeuses du NUC ont signé un nouvel exploit mercredi en battant les Serbes de Stara Pazova. Elles joueront les demi-finales de la CEV Cup pour la première fois de leur histoire.
- par
- Lucien Willemin
«Depuis mercredi, c'est la folie totale!» Jo Gutknecht, la présidente du NUC, a encore de la peine à réaliser l'exploit accompli par son équipe en milieu de semaine à Neuchâtel. Dans une salle de la Riveraine pleine à craquer (1600 spectateurs), le NUC s'est qualifié pour les demi-finales de la CEV Cup (le 2e échelon européen) en battant les Serbes de Stara Pazova.
Comme lors du tour précédent, où elles avaient éliminé les Allemandes de Dresde après avoir perdu le match aller, les volleyeuses neuchâteloises ont à nouveau réussi un remarquable come-back face à une formation reversée depuis la Ligue des champions.
Battu 3-1 en Serbie, le NUC a d'abord refait son retard sur le même score avant de remporter un «golden set» décisif. «Cette manche était certainement l'un des moments les plus tendus que j'ai connus à la tête du club», lâche Jo Gutknecht. Alors qu'elles menaient 5-1, les Neuchâteloises ont vu leur adversaire revenir au score avant de faire la différence alors que le tableau d'affichage montrait 12-12.
«Je suis un peu superstitieuse donc je me disais que ces quelques points d'avance n'étaient pas suffisants. Au volley, c'est beaucoup plus difficile de gérer un avantage. Et dans un «golden set», il y a toujours une part de chance. C'est un peu comme une séance de tirs aux but», ajoute la présidente.
Arbitrage vidéo
Les championnes de Suisse en titre n'ont toutefois pas tremblé dans le «money-time». C'est sur une ultime attaque de l'Américaine Maddie Haynes, mal renvoyée par le bloc serbe, que le NUC a validé son ticket pour le top 4 de la compétition.
«L'ambiance était dingue, je n'avais jamais vu nos supporters investis à ce point», raconte Lauren Bertolacci, l'entraîneure australienne des Neuchâteloises. «Il a fallu installer un système pour l'arbitrage vidéo ce qui était une première à la Riveraine et les spectateurs pouvaient donc réagir aux décisions. C'était vraiment intense.»
La ferveur aurait pu déstabiliser les joueuses du bord du lac mais elles s'en sont surtout servi pour faire la différence. «Dans les moments tendus, de voir tout le public taper dans les mains en me disant qu'il y a un an j'étais moi aussi dans les tribunes, ça m'a porté. On avait envie de tout dégommer», a confié Caroline Delley au micro de RTN à l'issue du match. La jeune libera (18 ans), qui a fait toute ses classes au NUC, vit un rêve éveillé pour sa première saison chez les professionnelles.
En demi-finale, son équipe affrontera le Budowlani Lodz. Le match aller aura lieu en Pologne le mercredi 21 février (17h30) et le retour à Neuchâtel la semaine suivante.
«Rêver en grand»
«Nous ne partirons une nouvelle fois pas favorites. Elles ont un budget bien supérieur au nôtre et possèdent un meilleur effectif sur le papier (nldr: dont les Serbes Ana Bjelica et Jelena Blagojević, médaillées de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo)», analyse Lauren Bertolacci. «Mais nous avons montré que nous pouvons mettre n'importe quelle équipe sous pression. Quoiqu'il advienne nous sortirons la tête haute.»
Une pensée partagée par sa présidente. «Je n'avais jamais imaginé que nous amènerions le club aussi loin. Toute l'organisation est gérée par des bénévoles incroyablement investis. Nous ne faisons pas partie de la même catégorie que ces équipes, mais nous arrivons à nous faire une place sportivement.»
Pour Jo Gutknecht, ces succès portent la marque de la technicienne australienne, arrivée au club en 2018 et avec qui le NUC est devenu la meilleure équipe de Suisse. «Lauren Bertolacci a amené une mentalité fantastique à cette équipe. Elle a réussi à mettre dans la tête des joueuses que tout était possible et qu'elle pouvaient rêver en grand.»
Un rêve que les Neuchâteloises espèrent prolonger le plus longtemps possible.