YverdonTrain vaudois: le preneur d'otages a tenu des propos très décousus
L'homme abattu est apparu très perturbé. Il ne semblait pas vouloir blesser les gens.
- par
- Eric Felley
La prise d'otages de jeudi soir, dans un train entre Saint-Croix et Yverdon-les-Bains (VD), a suscité une vive émotion en Suisse. Son auteur a été abattu lors de l’assaut par la police cantonale vaudoise et les personnes retenues ont été libérées saines et sauves.
Le preneur d’otage serait un «demandeur d’asile» iranien âgé de 32 ans, qui parlait le farsi et l’anglais. Le porte-parole de la police, Jean-Christophe Sauterel, a précisé jeudi soir, au cours d’un point de presse, que les motivations de cet homme n'étaient «pas connues».
«Moi je suis fou...»
On en sait un peu plus sur son comportement et les propos décousus, qu'il a tenus dans le train. À partir d'une vidéo prise par un voyageur, le journal 24 Heures a pu retranscrire une partie de son discours décousu: «Moi bien. Pas bien démocratie. Ces gens non. Moi en Suisse, problème d’envoi. Moi aller en Angleterre. Là, envoyer beaucoup d’argent. Oui, moi je suis fou. Bien?»
«Aller en Angleterre, ce serait magique»
Il fait alors des gestes avec son bras. Un otage lui dit: ««Je pense que vous pouvez aller en Angleterre ou n’importe où». L'homme répond: «Aller en Angleterre, Londres, ce serait magique. Mais revenir en Suisse, pas magique. Moi pas de problème. Envoyez-moi, je vous aime. OK. Pas de travail ici. Aller en Ukraine et fini. Pas Ukraine, revenir en Suisse.»
«J'ai pensé qu'il était ivre...»
Le témoignage d'un jeune homme de 20 ans, recueilli par Blick, n'éclaire pas davantage sur ses motivations ou d'éventuelles revendications: «Je rentrais du travail, raconte ce témoin, quand j’ai vu l’homme et que je l’ai entendu crier. J’ai d’abord pensé qu’il était ivre ou drogué. On voit des gens comme ça tout le temps dans le train. Mais ils sont inoffensifs. » Puis, les choses se sont gâtées: «J'ai remarqué qu'il avait une arme. C'était une petite hache».
Toujours selon ce témoin, celui qui s'est transformé en preneur d'otages paraissait stressé. «Mais je ne savais pas ce qu'il voulait, ni quelle était sa motivation. (...) Je n'ai pas eu l'impression qu'il voulait blesser les gens». Beaucoup de voyageurs avaient appelé la police, qui est arrivée plus tard et est finalement passée à l'action. En raison de l'explosion déclenchée par les agents pour faire diversion, le témoin n'a pas vu grand-chose: «C'était spécial. C’est surtout particulier qu’une telle chose se produise en Suisse».