Reprise de l'enquête dans l'affaire Jubillar

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FranceReprise de l'enquête dans l'affaire Jubillar

Un supplément d'information a été ordonné ce jeudi pour étudier un nouvel élément concernant la disparition de Delphine.

Delphine Jubilla a disparu le 16 décembre 2020.

Delphine Jubilla a disparu le 16 décembre 2020.

AFP

La cour d’appel de Toulouse a ordonné jeudi un supplément d’information dans le dossier du meurtre de Delphine Jubillar dont est accusé son mari Cédric, a-t-on appris auprès d’une de ses avocats.

Le parquet général avait formulé une demande de supplément d’information, en raison de nouveaux éléments pouvant mériter de nouvelles investigations, et la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse a fait droit à cette demande lors d’une brève audience à huis clos, a indiqué à l’AFP Emmanuelle Franck, l’une des trois avocates de M. Jubillar.

Confronté à un nouvel élément dont il n’a pas souhaité dévoiler la teneur, le parquet général de Toulouse a demandé mi-janvier un supplément d’information, c’est-à-dire une reprise de l’enquête judiciaire dans le dossier ouvert à la suite de la disparition de Delphine Jubillar fin 2020.

«Estimant que les actes demandés présentent un intérêt, la chambre de l’instruction y fait donc droit et désigne pour y procéder les deux magistrats instructeurs du tribunal judiciaire de Toulouse initialement saisis», a expliqué la cour d’appel.

Les propos d'un détenu

Selon le quotidien régional «La Dépêche du Midi», ce nouvel élément est la découverte d’un échange téléphonique entre un détenu et sa mère évoquant l’affaire. Dans la conversation placée sous surveillance, le détenu incarcéré à la prison centrale de Lannemezan pour tentative de meurtre aurait évoqué les prénoms de trois personnes, dont au moins deux apparaissent dans le dossier Jubillar.

Un «supplément d’information s’impose procéduralement dès l’instant où les juges d’instruction sont dessaisis du dossier du fait de l’ordonnance de mise en accusation» de Cédric Jubillar, avait expliqué en janvier à l’AFP Franck Rastoul, alors procureur général de Toulouse qui a aujourd’hui rejoint de nouvelles fonctions.

Le 21 novembre, deux juges d’instruction toulousaines ont, en effet, rendu cette ordonnance et renvoyé devant les assises Cédric Jubillar, peintre-plaquiste de 36 ans, accusé du meurtre de Delphine, une infirmière d’une clinique d’Albi âgée de 33 ans au moment de sa disparition en décembre 2020.

Les avocats de l’accusé avaient immédiatement fait appel de l’ordonnance, mais l’audience devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, qui devait examiner cet appel le 18 janvier, a finalement été consacrée uniquement à la demande de supplément d’information. Celle-ci n’est «aucunement l’expression d’une carence dans l’instruction, c’est une obligation procédurale à ce stade», avait insisté M. Rastoul, ajoutant que «cela s’inscri(vait) dans la logique qui depuis le début prévaut dans ce dossier et qui consiste à vérifier toutes les pistes».

Un nouveau témoignage

Par ailleurs, un autre homme aurait contacté la justice pour proposer un nouveau témoignage. «Si un homme dit qu’il a des révélations à faire, écoutons-le, entendons-le et nous verrons ce qu’il a à dire et si c’est utile à la manifestation de la vérité», avait déclaré à cet égard Me Jean-Baptiste Alary, l’un des trois avocats de Cédric Jubillar, lors de l’audience de la chambre d’instruction.

Ce supplément d’information, la défense y voit «évidemment» un point positif, a indiqué mercredi à l’AFP Me Alary. «On soutient depuis maintenant deux ans et demi que Cédric Jubillar est mis en examen que le dossier est vide, ou à tout le moins insuffisant», a-t-il dit. «À partir du moment où on a un dossier dans lequel des investigations sont encore utiles à la manifestation de la vérité, cela signifie que le dossier n’a pas permis en l’état de manifester la vérité», a estimé Me Alary, jugeant dès lors logique de reprendre les investigations.

Le procès s'éloignerait

La perspective d’un procès jusqu’ici envisagé fin 2024 ou début 2025, s’éloigne, Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar, incarcéré depuis juin 2021, nie toute responsabilité.

Delphine Jubillar a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines, où le couple vivait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19. À l’époque, le couple était en instance de divorce. Avant la disparition, Cédric Jubillar avait tenu des propos qui avaient heurté des membres de sa famille: «Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera... Si Delphine me quitte un jour...», selon l’acte d’accusation.

(afp)

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