Une buraliste se lance dans la pédicure pour cochons

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FranceUne buraliste se lance dans la pédicure pour cochons

Elle-même propriétaire d'un cochon, «Couscous», Carole Germain a réuni un carnet d’adresses de plus de 200 clients, dans tout le pays.

La pédicure pour cochons? C'est un métier.

La pédicure pour cochons? C'est un métier.

AFP

Carole Germain, 46 ans, buraliste à Brest, dans l’ouest de la France, s’est lancée l’été dernier dans la pédicure pour cochons, une activité qui a vite rencontré un grand succès chez des propriétaires de cochons domestiques de tout le pays.

«C’est hallucinant. Je pensais être la seule à avoir un cochon. Et finalement, non, des cochons de canapé, y en a partout. On est des milliers en France», lâche Carole Germain, dans un grand éclat de rire.

Déjà propriétaire de deux chiens molosses (des Cane Corso), cette amoureuse des animaux a adopté son cochon en juin 2020, sur un coup de tête. Devenu un énorme bestiau de 60 kilos, «Couscous» passe sa vie à faire la sieste, se partageant entre le bar de sa maîtresse et son appartement de 50 m2, juste au-dessus.

«Il dort dans mon lit», précise cette femme brune à la silhouette longiligne et au ton gouailleur. «Enfin, c’est moi qui dors dans son lit, parce que si je bouge trop, il râle et il peut même aller jusqu’à me pincer!»

Sa passion pour les cochons, Carole veut désormais en faire une activité à plein temps. Son bar-tabac, le «Brest Mêm», est en vente. Et, après une formation avec une Néerlandaise, elle officie depuis l’été dernier en tant que «pareuse» pour cochons – la seule en France, selon elle -, coupant et limant les sabots des cochons pour leur permettre de retrouver une démarche de porcelet.

Prêt pour la plage

«Au bout d’un moment ça pousse tellement que le cochon devient handicapé», explique-t-elle. «On leur coupe aussi les défenses (...) Il n’y a pas longtemps, j’ai coupé les défenses d’un cochon: ça lui rentrait de trois centimètres dans la joue. Le pauvre...»

Le cochon domestique pouvant vivre 15 à 20 ans, les soins sont à répéter régulièrement. En quelques mois, Mme Germain a ainsi réuni un carnet d’adresses de plus de 200 clients, dans toute la France.

«C’est un succès et c’est un plaisir. Tous les gens que je rencontre sont super sympas, super accueillants», détaille-t-elle. «Les animaux, c’est mon truc, donc apporter quelque chose au bien être animal, forcément...»

Le week-end et pendant ses vacances, elle embarque «Couscous» et ses deux chiens dans son fourgon siglé «Pédichon» et enchaîne les visites. «Dans le Sud, j’ai fait 5.500 km et 43 cochons», dit-elle.

Dans le quartier de Bellevue, à Brest, la pédicure de Scooby, un gros cochon noir de près de 80 kg, avec curage des oreilles et sciage des défenses, a duré moins d’une heure. Retourné par surprise, les quatre pattes en l’air, Scooby s’est débattu, a beaucoup couiné et avait l’air un peu groggy à l’issue de sa séance de soins.

Mais «il est nickel. Il est prêt pour aller à la plage», rigole Carole Germain.

«Je suis bien content de la pédicure», approuve son maître Yann L’Heveder, contrôleur aérien de 44 ans, qui a offert le cochon à sa fille cadette pour ses dix ans.

«Ça faisait un bout de temps qu’on ne le voyait plus trop taper ses sprints», explique-t-il. «Je pense qu’il était gêné. C’est comme si on avait, nous aussi, un caillou dans la chaussure».

(afp)

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