Une passagère attaque le métro de Londres en justice

Une londonienne qui a perdu un bras et une jambe en 2022 lors d’un grave accident dans le métro londonien a porté plainte mercredi contre l’opérateur des transports de la capitale britannique, mettant en cause les failles dans la sécurité de son réseau.

Près d’un an et demi après son accident, Sarah de Lagarde, 46 ans, poursuit l’organisme public TfL (Transport for London) devant la Haute Cour de Londres, a indiqué son avocat Thomas Jervis.

La quadragénaire, qui porte des prothèses dont un bras «bionique» depuis la perte de deux de ses membres, a affirmé à la presse que l’opérateur des transports londoniens a une approche «dépassée» en matière de sécurité, et refuse d’admettre toute part de responsabilité «morale et juridique» dans cet accident.

Alors qu’elle rentrait chez elle après le travail, Sarah de Lagarde a glissé sur le quai humide de la station High Barnet, dans le nord de Londres, et est tombée dans l’espace situé entre un métro à l’arrêt et la plateforme.

Blessée par ce premier train, elle a appelé à l’aide sur la voie sans que personne l'entende et a été percutée par un second métro une quinzaine de minutes plus tard. Elle a failli perdre la vie et a dû être amputée d’un bras et d’une jambe à l’hôpital.

«Il n’y avait pas de personnel sur la plateforme et personne ne regardait les images de vidéosurveillance. Personne n’a répondu à mes appels au secours», a-t-elle raconté mercredi.

La plaignante conteste les conclusions de Transport for London, qui a d’abord affirmé qu’elle était ivre et portait des talons hauts – ce qu’elle réfute – avant de déclarer à l’issue d’une enquête qu’il s’agissait d’une «série d’évènements regrettables et isolés», a-t-elle rapporté.

«Il doit y avoir un examen indépendant et complet des procédures de TfL pour tirer des leçons de cet incident», a-t-elle poursuivi, affirmant que des «centaines de personnes» blessées dans le métro londonien l’ont contactée depuis son accident.

Sarah de Lagarde a également demandé un entretien avec le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, qui préside le conseil d’administration de TfL.

Le chef de file du parti travailliste Keir Starmer, élu dans sa circonscription, a lui-même transmis sa requête au maire. Mais «le cabinet de Sadiq Khan a rejeté ma demande, estimant qu’une rencontre ne serait pas appropriée», a-t-elle regretté.