22 morts dans des attentats au Pakistan en marge des élections

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Violences22 morts dans des attentats au Pakistan en marge des élections

Deux engins piégés ont explosés près de bureaux de candidats, faisant également 37 blessés.

Un blessé dans l'un des attentats arrive à l'hôpital de Quetta.

Un blessé dans l'un des attentats arrive à l'hôpital de Quetta.

AFP

Au moins 22 personnes ont été tuées et 37 blessées mercredi dans le Sud-Ouest du Pakistan, dans deux explosions probablement causées par des engins piégés près des bureaux de candidats aux élections législatives et provinciales de jeudi.

La première s’est produite près du bureau d’un candidat indépendant aux élections provinciales dans le district de Pishin, à environ 50 km au nord de Quetta, la capitale de la province du Baloutchistan. «C’était apparemment l’explosion d’un engin explosif improvisé, qui a causé la mort de 12 personnes et fait plus de 25 blessés», a déclaré à l’AFP Jan Achakzai, le ministre de l’Information du Baloutchistan.

La seconde explosion a eu lieu «près du bureau électoral du candidat local de la JUI-F» (Jamiat Ulema-e-Islam-F) sur le marché principal de la ville de Killa Saifullah, à environ 150 km au nord-est de Quetta, faisant au moins 10 morts et 12 blessés, selon M. Achakzai qui, là aussi, a évoqué l’explosion d’un engin piégé.

Plus d’un demi-million de membres des forces de sécurité ont été déployés à l’occasion du scrutin, pour lequel les autorités ont commencé mercredi la distribution des bulletins dans plus de 90'000 bureaux de vote. La crédibilité des élections dans cette république islamique de 240 millions d’habitants a par avance été mise en doute, avec l’incarcération du populaire ex-Premier ministre Imran Khan et la répression à l’encontre de son parti.

Des candidats abattus

Une forte hausse des violences a aussi été observée avant le scrutin. Au moins deux candidats ont été abattus pendant la campagne et des dizaines d’autres ont été attaqués dans tout le pays.

Les campagnes électorales au Pakistan sont généralement marquées par des épisodes de violence. De nombreux candidats et électeurs ont par le passé été visés par des attaques armées et des attentats à la bombe commis par des insurgés islamistes.

La campagne a officiellement pris fin mardi à minuit et les bureaux de vote doivent ouvrir jeudi à 8h pour fermer à 17h. Près de 18'000 candidats se présentent aux élections pour obtenir un siège à l’Assemblée nationale ou aux assemblées provinciales.

L’Assemblée nationale compte 336 députés, dont 266 sont élus par un scrutin uninominal à un tour et 70 autres à la proportionnelle (60 sièges réservés aux femmes et 10 pour les minorités religieuses: chrétiens, hindous...).

Tombé en disgrâce auprès de l’armée (qui l’avait pourtant soutenu en 2018) après l’avoir violemment critiquée, Imran Khan a été condamné à trois longues peines de prison pour corruption, trahison et mariage illégal. Et son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), n’a pu mener campagne sur le terrain et dans les médias, trouvant seulement refuge sur les réseaux sociaux.

Porte ouverte pour la Ligue musulmane du Pakistan

La porte semble ainsi ouverte à la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif qui pourrait, à 74 ans, redevenir Premier ministre pour la quatrième fois. Il est rentré au Pakistan en octobre après quatre années d’exil à Londres. Les analystes estiment qu’il a passé un accord avec l’armée, à laquelle il reprochait pourtant jusque-là de l’avoir écarté des précédentes élections.

Il a depuis son retour bénéficié de l’annulation de plusieurs condamnations antérieures pour corruption. Ke chaos politique, qui s’ajoute à la dégradation de la sécurité et à une grave crise économique, laisse les Pakistanais «plus découragés qu’ils ne l’ont été depuis des décennies», a observé mardi Gallup.

Selon cet institut de sondage, «sept Pakistanais sur 10 n’ont pas confiance dans l’intégrité des élections», «une importante régression par rapport à ces dernières années

(afp)

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