FranceHommage aux victimes du 7 octobre: la présence d’élus LFI serait jugée indécente
Des propos tenus par certains élus LFI après les tueries rendent leur présence impossible ce mercredi 7 février aux Invalides, affirment des responsables de la communauté juive.
Plusieurs responsables de la communauté juive se sont félicités mercredi de la cérémonie d’hommage aux victimes françaises des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, tout en critiquant comme «indécente» ou «une insulte» la présence d’élus LFI.
Cet hommage, qui sera rendu par Emmanuel Macron ce mercredi 7 février aux Invalides, est «une décision importante» qui «est à l’honneur de notre pays», a affirmé sur France Inter le président du Crif Yonathan Arfi, en soulignant que la France était «le seul pays au monde en dehors d’Israël» à l’avoir fait.
Et la morale?
Interrogé sur la présence attendue de plusieurs responsables de La France insoumise (LFI), M. Arfi a reconnu que selon le protocole républicain ils «ont le droit d’être présent». Mais «parfois la politique relève de l’ordre moral. Il y a eu des propos tenus par ces élus LFI qui ont d’une certaine manière justifié ce qui s’est passé le 7 octobre» ce «qui rend leur présence indécente», a-t-il ajouté.
«Vous ne pouvez pas dire à la fois ce qui s’est passé n’est pas un acte de terrorisme, est un acte de résistance, et venir rendre hommage aux victimes, il faut être cohérent», a lui estimé le grand rabbin de France Haïm Korsia sur TF1.
Mais «perdre du temps à parler de ça c’est perdre le temps d’unité nationale, la dignité de cette journée», a-t-il ajouté, disant sa «reconnaissance envers la France» pour cet hommage.
Insulte aux juifs
Le président du Consistoire de Paris Joël Mergui a lui vu dans la présence de ces élus LFI «une insulte aux juifs, à Israël, à la résistance».
«Quand on a l’indécence de laisser penser que c’est de la résistance, on pourrait avoir la décence de ne pas être présent face aux familles de victimes», a-t-il affirmé sur Public Sénat.
Quant au «temps mémoriel» envisagé ultérieurement pour les Français morts dans les bombardements israéliens à Gaza, M. Mergui a estimé qu’il n’est «pas question de mettre sur le même plan les victimes intentionnelles d’un plan barbare, pogrom, assassinat, avec les victimes collatérales d’une guerre».
Gare aux faux amis
Il faut «être vigilant sur le fait qu’il n’y pas d’équivalence morale», a lui aussi estimé M. Arfi. «Il n’y a pas de hiérarchies entre les hommes et les femmes de ce monde», mais «le sens politique et la portée ne sont pas la même», a-t-il ajouté.
Interrogé sur le soutien à la communauté juive affiché par le Rassemblement national, qui était présent à la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre, M. Arfi a mis en garde contre les «faux amis» et a invité le parti de Marine Le Pen «à balayer aussi devant sa porte».
«Je suis très vigilant sur la façon dont la lutte contre l’antisémitisme peut être instrumentalisée ou récupérée. Que le FN dénonce l’antisémitisme venu du monde islamiste c’est important, mais ce qui m’importerait plus est qu’ils soient capables de dénoncer l’antisémitisme qui vient parfois de son propre camp, qui s’est niché dans son histoire», a-t-il affirmé.