Un casting gouvernemental qui peine à être défini

Publié

FranceUn casting gouvernemental qui peine à être défini

L'annonce de la seconde vague de nominations du gouvernement Attal ne sera finalement pas connue ce soir et devrait intervenir mercredi. L’avenir de la ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castéra, semble ne tenir qu’à un fil.

La nomination de la deuxième moitié du gouvernement français vire au casse-tête pour Emmanuel Macron et Gabriel Attal (image d'archives).

La nomination de la deuxième moitié du gouvernement français vire au casse-tête pour Emmanuel Macron et Gabriel Attal (image d'archives).

AFP

Gabriel Attal a été nommé Premier ministre le 9 janvier et la plupart des ministres-clés ont été ensuite reconduits dans leurs fonctions, tandis que quelques nouvelles personnalités ont fait leur entrée au gouvernement. Mais il reste à nommer les ministres délégués et secrétaires d’Etat, dont certains dédiés à des secteurs essentiels, comme la santé, le logement, les transports... Le Premier ministre Gabriel Attal s’est entretenu du casting mardi à la mi-journée avec le chef de l’Etat, dans l’espoir de trouver la bonne formule, mais différentes sources ont laissé entendre que les noms ne seraient probablement dévoilés que mercredi. La rencontre de midi «n’a pas été conclusive», a reconnu un conseiller de l’Elysée.

«Ce sera plutôt demain (mercredi, ndlr) et plutôt après le Conseil des ministres», a indiqué, par ailleurs, l’entourage d’Emmanuel Macron, à propos de l’annonce des noms de la quinzaine de ministres délégués et secrétaires d’Etat appelés à rejoindre les 14 ministres en fonction depuis déjà un mois. La relaxe, lundi, de François Bayrou dans une affaire de contrats litigieux pour des assistants parlementaires européens centristes, s’est invitée dans la composition de l’équipe. Il a, dans la foulée, été longuement reçu par le président français, selon une source du camp présidentiel, et désormais, fait bien «partie de l’équation», d’après deux influents conseillers de l’exécutif.

Une ministre dans la tourmente

«Il y a beaucoup de manières de servir, je n’en ai éliminé aucune et choisi aucune», a déclaré  M. Bayrou, président du parti MoDem et âgé de 72 ans. Celui qui fut un éphémère ministre de la Justice après l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence en 2017, était interrogé sur un possible retour à l’Education nationale, ministère qu’il a occupé de 1993 à 1997.

Car l’autre principale interrogation porte sur le maintien à ce portefeuille prioritaire d’Amélie Oudéa-Castéra, dans la tourmente depuis des propos controversés sur l’école publique et la scolarisation de ses enfants dans un très conservateur établissement privé catholique, Stanislas, un des plus huppés de Paris. Une ministre devenue pour la gauche l’incarnation du «séparatisme social».

Alors qu’elle affronte mardi une nouvelle grève des enseignants, la ministre n’a «plus la confiance de la profession», a souligné Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, un des principaux syndicats d’enseignants. La syndicaliste réclame «un ou une ministre de plein exercice» alors que Mme Oudéa-Castéra a gardé la responsabilité des Sports et des Jeux olympiques.

Gabriel Attal semble en tout cas vouloir dissiper l’idée qu’il ferait obstacle à un tel retour du dirigeant centriste, qui n’avait pas accueilli avec ferveur sa nomination à la tête du gouvernement. «J’ai tout intérêt à avoir des poids lourds dans l’équipe», a dit le Premier ministre au quotidien «Le Monde». Pour autant, «personne, ou alors très peu de monde, sait ce qu’il se trame réellement entre le président (Emmanuel Macron) et François Bayrou», relève un cadre du camp présidentiel. D’autant que son arrivée aurait une influence sur d’autres équilibres à respecter, comme la place de son parti et celle d’Horizons, celui de l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, ou la parité hommes-femmes.

D’autres enjeux politiques seront à surveiller comme la place de l’aile gauche du camp présidentiel ou le débauchage de nouvelles recrues à droite, notamment chez les sénateurs, après celui de Rachida Dati – ex-ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy -, nommée en janvier à la Culture.

Ton opinion

0 commentaires