L'agresseur en gare de Lyon risque la perpétuité

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ParisL'agresseur en gare de Lyon risque la perpétuité

Samedi dernier, le trentenaire avait «poursuivi une passante, armé d’un marteau et d’un couteau». Il a été inculpé pour tentatives d’assassinat aggravées.

L'incident s'est produit le samedi 3 février en gare de Lyon à Paris.

L'incident s'est produit le samedi 3 février en gare de Lyon à Paris.

AFP

Le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes au couteau samedi en gare de Lyon, à Paris, a notamment été inculpé mardi pour tentatives d’assassinat aggravées, un crime passible de la perpétuité.

Le suspect, qui voulait «s’en prendre à des Français», a également été inculpé pour violences commises avec arme aggravées, a précisé le parquet de Paris dans un communiqué.

«Pour s'en prendre à des Français»

«Les déclarations du mis en cause, comme l’exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu’il avait commis son acte pour s’en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation», avait expliqué plus tôt dans la journée la procureure Laure Beccuau.

Le choix de cibler des victimes en raison de «leur appartenance, vraie ou supposée» à la nation française constitue une circonstance aggravante, a précisé le ministère public.

Vidéo compromettante

Les enquêteurs ont notamment trouvé un compte Tiktok, ouvert au nom de l’assaillant et sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Certaines vidéos y font part de son ressentiment à l’égard de la France à cause de l’intervention militaire au Mali.

Ses avocats, Yassine Yakouti et Julien Roelens, ont confirmé à l’AFP sa mise en examen. «Du reste, il y a lieu de préciser qu’il ne s’agit pas d’un dossier politique, mais d’un dossier judiciaire et psychiatrique», ont-ils estimé.

Détention requise

Le suspect doit désormais comparaître devant un juge des libertés et de la détention qui décidera des mesures de sureté, le parquet ayant requis sa détention provisoire.

De son côté, le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pas saisi, «à ce stade», ayant conclu que «les critères n’étaient pas réunis pour se saisir», a expliqué le parquet de Paris.

Passage par l'infirmerie psychiatrique

Interpellé samedi, la garde à vue du suspect avait été interrompue pendant 24 heures durant lesquelles il a été transféré à l’infirmerie psychiatrique. Mais elle avait pu reprendre ensuite.

«L’examen psychiatrique réalisé au cours de sa garde à vue n’a pas écarté sa responsabilité pénale», a expliqué le parquet.

Les détails de l'agression

Samedi vers 07H30, l’homme a d’abord «mis le feu à son sac à dos» et «poursuivi une passante, armé d’un marteau et d’un couteau, sans parvenir à l’atteindre», a détaillé le ministère public.

L’agression a eu lieu dans l'une des plus importantes gares ferroviaires du centre de la capitale française.

Plusieurs personnes se sont interposées.

Un intervenant entre la vie et la mort

Une première a été blessée à l’abdomen par un coup de couteau et des coups de marteau à la tête. «Son pronostic vital est toujours engagé», a indiqué le parquet mardi midi.

Un deuxième voyageur a plaqué le suspect au sol, tandis que trois autres l’y ont maintenu. Les agents de sécurité et policiers l’ont ensuite pris en charge, d’après le parquet. «Parmi ces intervenants, une victime subit encore des soins», a précisé la même source.

«C’est grâce aux réactions immédiates et courageuses de chacune de ces personnes que le périple violent du mis en cause a été interrompu», a estimé le parquet.

Résident en Italie

L’assaillant, de nationalité malienne, était «en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable», selon les documents d’identité trouvés en sa possession, avait précisé samedi le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité.

Inconnu des services de police français comme italiens, «il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n’a jamais manifesté de tendances violentes», ont précisé les carabiniers italiens à l’AFP.

Un précédent en gare du Nord

Ces agressions rappellent celles perpétrées en janvier 2023 gare du Nord à Paris: un homme, qu’une source policière avait présenté comme un Libyen né en 2000 et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, avait agressé six personnes avec un crochet métallique.

Une expertise psychiatrique a depuis estimé qu’il était dans un «état délirant aigu» le jour des faits.

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