L'ambassadeur Gatilov ruine les espoirs suisses de paix

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UkraineL'ambassadeur Gatilov ruine les espoirs suisses de paix

Après Sergueï Lavrov, l'ambassadeur russe auprès de l’ONU, Gennady Gatilov, envoie balader la Suisse. 

Eric Felley
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Gennady Gatilov, lors d'une session de l'ONU à Genève en 2022.

Gennady Gatilov, lors d'une session de l'ONU à Genève en 2022.

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L'avion du chef du Département fédéral des affaires étrangères, Ignazio Cassis, s'est posé ce mardi à Pékin, où il doit parler demain de son projet de sommet pour la paix en Ukraine avec son homologue Wang Yi. C'est la dernière étape de son voyage qui est passé par New Delhi et Séoul avec le même objectif.

En Chine, sa proposition risque d'être écoutée poliment, mais sans trop d'espoir de voir les Chinois participer à un sommet, que les Russes ont déjà décidé de boycotter. Les propos tenus par Sergueï Lavrov le 25 janvier dernier, affirmant le «niet» de Moscou à la proposition helvétique, trouvent une nouvelle confirmation dans les propos tenus aujourd'hui par le chargé de mission russe à l'ONU, Gennady Gatilov, au journal «Le Temps».

Pour Gennady Gatilov, la Suisse «ne peut plus être un médiateur impartial». Il ajoute: «Les sanctions prises par l’ONU sont légitimes. En revanche, les sanctions européennes (que la Suisse applique) sont unilatérales et ne sont pas légales. Berne applique trois paquets de sanctions. Comment la Suisse peut-elle après cela revendiquer sa neutralité? Pour nous, ce n’est donc pas acceptable qu’elle organise des négociations de paix».

Fini le deal avec la Géorgie?

«Le Temps» lui fait remarquer que la Suisse défend les intérêts russes en Géorgie et vice-versa. «Oui, c’est toujours le cas, répond l'ambassadeur, mais je doute sérieusement que cette représentation puisse continuer encore longtemps».

Chicaneries diplomatiques

Gennady Gatilov se plaint finalement des difficultés faites en Suisse au personnel diplomatique russe: «C’est beaucoup plus difficile pour les diplomates de venir à Genève. (...) Auparavant, nous n’avions pas besoin de visas avec les passeports diplomatiques. C’était une règle réciproque entre la Suisse et la Russie. Maintenant, le régime des visas s’est durci et nous devons annoncer à l’avance la visite de tout diplomate qui viendrait négocier à Genève. Cela devient vraiment compliqué». 

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