Des experts fédéraux contre la baisse de la redevance Serafe

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CommunicationDes experts fédéraux contre la baisse de la redevance Serafe

Les spécialistes mandatés par le Conseil fédéral défendent un service public fort dans les médias.

Eric Felley
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Eric Felley
La Commission fédérale des médias estime que le service public audiovisuel doit rester important dans toutes les régions de Suisse.

La Commission fédérale des médias estime que le service public audiovisuel doit rester important dans toutes les régions de Suisse.

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La Commission fédérale des médias (COFEM) a communiqué ce mardi sa position sur l'initiative de l'UDC visant à baisser la redevance Serafe radio télévision à 200 francs (contre 335 francs actuellement) et la contre-proposition du Conseil fédéral à 300 francs. Elle considère que les deux propositions sont «inadéquates».

La Commission fédérale des médias est composée d'experts indépendants, nommés par le Conseil fédéral, qui doivent l'orienter en matière de politique dans la branche. Elle est présidée actuellement par Anna Jobin.

Fonctionnement de la démocratie

Pour la COFEM, ces deux propositions de baisse «affaibliraient le service public média au prix de coupes parfois drastiques dans les programmes et surtout menaceraient l'ancrage régional, précisément à un moment où un journalisme, produit selon des normes professionnelles et déontologiques pertinentes, revêt une importance cruciale pour le bon fonctionnement d'une démocratie libérale fondée sur l'État de droit».

En rapport avec les difficultés économiques rencontrées par la branche et la tendance à la centralisation et l'uniformisation de l'offre, la COFEM estime que le service public média joue un rôle très important: «En particulier dans les régions linguistiques et périphériques, où il doit plus que jamais garantir la stabilité et la continuité de l’offre journalistique».

Financement uniquement public

Pour la COFEM, le service public média doit également «se distinguer clairement des offres commerciales en termes de qualité, de professionnalisme, de réalisation et de pertinence». Pour atteindre cet objectif, elle préconise un changement de paradigme: «Le service public média doit renoncer totalement aux recettes publicitaires au profit d'un financement public stable, fiable et suffisant, qui ne donne pas de fausses incitations ni de faux signaux de prix et qui garantit l'indépendance journalistique. La publicité serait certes encore autorisée dans l'offre de télévision linéaire, mais les recettes seraient collectivisées au profit d'une aide générale aux médias».

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