Il y a un an, la Turquie était ravagée par un puissant séisme

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HommageIl y a un an, la Turquie était ravagée par un puissant séisme

Le 6 février 2023, à 4h17, la première secousse provoquait la mort, en pleine nuit, de plus de 53'500 personnes.

Des personnes marchent au milieu des décombres à Kahramanmaras (Turquie), en février 2023.

Des personnes marchent au milieu des décombres à Kahramanmaras (Turquie), en février 2023.

AFP

Le visage tendu, un portrait de leur enfant ou de leur parent disparu serré dans les bras, les proches des victimes se sont recueillis par milliers mardi dans les ruines du pire séisme de la Turquie contemporaine.

A 4h17, l’heure de la première secousse, qui a fait plus de 53'500 morts dans le sud et le sud-est de la Turquie le 6 février 2023, les familles et les amis des disparus se sont rassemblés dans le centre-ville d’Hatay, le nom moderne d’Antakya, l’ancienne Antioche millénaire dévastée à 90%.

Effondrés, noyés de larmes, ou figés dans la douleur de ces 65 secondes qu’ils revivent ad nauseam depuis un an, ils sont serrés les uns contre les autres en silence autour de braseros improvisés, une branche de laurier en main, la fleur symbolique d’Antakya.

Enlacés, ravagés par le chagrin, ils ont improvisé de petits autels à même le sol, déposant des bougies et des roses à l’endroit même où se tenait l’immeuble, la maison qui a englouti leur bien-aimé, leur enfant, leurs parents, des familles entières parfois.

Au sol, les proches ont disposé entre les bougies les photos des dizaines d’habitants de la résidence Rana, effondrée comme des milliers d’autres en quelques secondes sous la violence du choc.

«On se connaissait tous»

«Je n’ai pas l’impression que c’était il y a un an, pour moi c’était hier», confie Eda Boz, 44 ans, contrainte de se réfugier dans la capitale Ankara, et revenue spécialement pour les commémorations. «Dans cet immeuble vivaient mes amis d’enfance, des camarades d’école. On se connaissait tous», regrette-t-elle les larmes aux yeux en se jurant «de revenir à Hatay».

Un bref moment de tension a d’ailleurs opposé les familles désireuses de se recueillir devant la résidence aux forces de police qui voulaient les empêcher d’accéder au site, avant de se résoudre à les laisser passer, a constaté l’AFP.

Au même moment, un rassemblement identique se déroulait un peu plus au nord dans le centre de Kahramanmaras, ville située à une cinquantaine de km de l’épicentre du séisme: «65 secondes qui ont valu une éternité», a résumé dans un message sur le réseau social X l’Afad, l’agence de secours turque accusée d’avoir tardé à venir en aide aux sinistrés – et même d’avoir vendu des tentes qui leur étaient destinées.

Le président Recep Tayyip Erdogan, attendu mardi à Kahramanmaras, un fief de son parti, l’AKP, a également posté mardi matin un message sur «X» à l’heure de la secousse: «De tels désastres et de telles souffrances sont des tournants où la force de l’unité, de la solidarité et de la fraternité des nations est mise à l’épreuve».

«Nous poursuivrons notre travail jusqu’à ce que nos villes soient reconstruites et que le dernier citoyen dont la maison a été détruite ou rendue inutilisable soit amené dans un foyer sûr» a-t-il promis malgré la défiance qui accompagne l’action du gouvernement depuis le drame.

A Antakya, Esat Gül, un étudiant de 19 ans n’y croit guère.

«Un an a passé, la ville est toujours en ruine», lâche-t-il. «Je n’ai plus beaucoup d’espoir dans l’avenir. Beaucoup de jeunes de mon âge cherchent à quitter le pays», ajoute-t-il en jetant une rose dans le fleuve Oronte qui traverse la ville.

(afp)

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