Les agriculteurs italiens marchent sur Rome

Publié

ItalieLes agriculteurs italiens marchent sur Rome

Voulant présenter leurs revendications, les paysans vont dans la capitale, mais aussi à Turin.

À Turin, environ 200 tracteurs sont massés près du périphérique et prévoient d’y demeurer toute la semaine.

À Turin, environ 200 tracteurs sont massés près du périphérique et prévoient d’y demeurer toute la semaine.

AFP

Des dizaines d’agriculteurs italiens au volant de leurs tracteurs ont convergé lundi aux portes de Rome en espérant pouvoir y entrer nombreux afin de présenter leurs revendications au gouvernement, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Partis de Toscane, une cinquantaine de tracteurs devraient atteindre dans l’après-midi le périphérique romain et stationner aux abords de la via Nomentana, une artère reliant le cœur de la capitale. Leur intention est d’y rester toute la semaine jusqu’à une manifestation devant rassembler entre 1500 et 2000 tracteurs vendredi, a indiqué à l’AFP Andrea Papa, co-fondateur du mouvement Riscatto agricolo (Redressement agricole).

«Nous sommes venus pour rencontrer le ministre de l’Agriculture et lui demander l’ouverture d’une table ronde permanente», a expliqué ce céréalier de 33 ans.

Suppression des taxes sur le carburant

À Turin, environ 200 tracteurs sont massés près du périphérique et prévoient d’y demeurer toute la semaine, selon un photographe de l’AFP. Les agriculteurs italiens, qui manifestent en région depuis plusieurs jours, exigent notamment une juste rémunération, la suppression des taxes sur le carburant et une revalorisation du prix du lait, moins de normes écologiques et plus de contrôle des espèces nuisibles (sangliers).

«Ce ne sont pas d’allègements dont nous avons besoin mais de la suppression de toutes les accises sur le carburant agricole», selon Davide Rosati, éleveur de moutons de 22 ans.

Depuis le Japon où elle est en visite officielle, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a expliqué «la colère des agriculteurs» par «une lecture idéologique de la transition écologique», qui selon elle consiste à «défendre l’environnement en combattant les agriculteurs».

Meloni dit avoir fait le maximum

La dirigeante d’extrême droite et son exécutif reprochent régulièrement à Bruxelles d’imposer, au nom de la transition écologique, des normes contraires aux intérêts industriels et agricoles de l’Italie.

Rome, principale bénéficiaire du plan de relance européen après la pandémie de Covid-19, l’a récemment renégocié à la hausse pour porter de cinq à huit milliards d’euros les aides consacrées à son agriculture, a rappelé Mme Meloni. Elle a également fait valoir que l’Italie «a fait l’effort de prolonger les aides sur le gasoil». «Nous avons fait le maximum», a-t-elle insisté lors d’une conférence de presse.

L’Italie est la 3ᵉ puissance agricole de l’UE derrière la France et l’Allemagne, avec une production de 71,5 milliards d’euros en 2022, selon la Commission européenne.

(afp)

Ton opinion