Cap d’AntibesLe château français de Berezowski vendu au profit de l'État
Confisqué à l'ami d'Eltsine retrouvé pendu en 2013, la demeure aurait été rachetée par un riche... Ukrainien.
Le luxueux château de la Garoupe, situé en France sur la Côte d’Azur et confisqué à l’homme d’affaires russe Boris Berezovski, décédé en 2013, a été vendu au profit de l’État français, a-t-on appris lundi auprès de l’agence publique en charge du dossier.
Eminence grise de Boris Eltsine, tombé en disgrâce à l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, Boris Berezovski s’était exilé à Londres où il était devenu un farouche opposant au Kremlin. En mars 2013, il avait été retrouvé pendu, dans des circonstances restées floues.
Par souci de confidentialité, l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc) n’a communiqué ni le montant de la vente, ni l’identité de l’acheteur.
Acheté par le co-fondateur de WhatsApp
Selon le quotidien «Nice-Matin,» le nouveau propriétaire de ce domaine convoité est Jan Koum, co-fondateur de l’application WhatsApp, né en Ukraine et installé aux États-Unis depuis l’âge de 16 ans. Le milliardaire, dont le megayacht Moonrise a mouillé tout l’été sur la Côte d’Azur, aurait déboursé près de 65 millions d’euros (60,8 millions de francs), ce qui représenterait l’une des plus belles ventes de l’Agrasc depuis sa création en 2010.
Outre sa position privilégiée au Cap d’Antibes, avec une vue imprenable sur la mer, le château de la Garoupe, construit en 1907 pour un Lord anglais, a aussi le privilège d’avoir accueilli Pablo Picasso ou Ernest Hemingway.
Lors de l’annonce de sa mise en vente en juin 2023, l’Agrasc avait décrit le domaine comme contenant une maison de maître ainsi que cinq autres bâtiments, le tout dans un parc paysager de 10 hectares avec piscine, jacuzzi et terrain de tennis.
Le produit d’un délit de blanchiment aggravé
Le château de la Garoupe avait été confisqué par la justice comme le produit d’un délit de blanchiment aggravé commis par une société d’investissement (Sifi) et son gérant, Jean-Louis Bordes, considérés comme des faux-nez de Boris Berezovski.
La justice française, sollicitée par la Russie, avait mis plus de 10 ans à démêler un entrelacs de sociétés et retracer les flux d’argent ayant servi à l’acquisition du château, via la société Sifi, en 1996.
Depuis les visites de la famille impériale au milieu du XIXe siècle, la Côte d’Azur est très populaire auprès des Russes et en particulier des nouveaux riches qui y ont acquis des propriétés après la chute de l’URSS.