Conflit ethniqueAttaques mortelles dans une région disputée entre les deux Soudans
La zone frontalière contestée entre le Soudan et le Soudan du Sud a été le théâtre de plusieurs attaques à caractère ethnique. Dix-neuf personnes sont mortes.
Un total de 19 morts, dont un travailleur humanitaire, ont été tués dans des attaques à caractère ethnique dans la région d’Abyei, zone frontalière contestée entre le Soudan et le Soudan du Sud, a annoncé dimanche l’autorité de la région.
Les affrontements sont réguliers à Abyei, territoire dont le statut n’a pas été réglé depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011 et placé sous la protection de l’ONU.
Le week-end précédent, des affrontements similaires entre deux tribus issues de l’ethnie Dinka, les Ngok, vivant à Abyei, et les Twic, venus de l’État voisin du Warrap, ont fait 54 morts, dont deux Casques bleus, et 64 blessés.
Personnes enlevées
«Les attaques contre les civils ont abouti à des pertes en vies humaines, à l’embrasement de marchés, au pillage de biens et au détournement de bétail. Le bilan s’élève à 19 morts et 18 blessés», a déclaré dans un communiqué, dimanche, l’Autorité administrative d’Abyei (AAA).
Une personne a été tuée samedi dans une attaque et trois autres «enlevées», et 18 autres dimanche, «dont quatre femmes, trois enfants et un travailleur humanitaire de MSF», tués et «18 blessés, dont trois femmes et deux enfants», dans des attaques menées par de jeunes Twic et une milice armée, a-t-elle ajouté.
Conflit débuté en 2022
«Ce cycle d’attaques coordonnées contrevient à l’ordre présidentiel qui appelle à un règlement pacifique du conflit communautaire entre les Dinka Ngok et Twic de l’État de Warrap», ajoute-t-elle.
Le conflit entre les tribus Twic et Ngok, toutes deux issues de l’ethnie Dinka, la plus nombreuse du pays, a débuté en 2022 au sujet de revendications foncières dans une zone située à la frontière du territoire d’Abyei et de l’État du Warrap.
En janvier, le président sud-soudanais Salva Kiir les avait appelés à un cessez-le-feu, quelques mois après qu’au moins 32 personnes avaient été tuées dans des affrontements entre les deux groupes en novembre.