Troisième condamnation en quatre jours pour l’ex-Premier ministre

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PakistanTroisième condamnation en quatre jours pour l’ex-Premier ministre

Dix ans mardi, quatorze mercredi, sept ce samedi: Imran Khan cumule les peines au Pakistan. La dernière en date est pour mariage illégal, son épouse étant aussi sanctionnée.

Très populaire auprès des jeunes, Imran Khan pourrait avoir de la peine à se remettre d'une certaine «persécution» judiciaire.

Très populaire auprès des jeunes, Imran Khan pourrait avoir de la peine à se remettre d'une certaine «persécution» judiciaire.

AFP

Au Pakistan, Imran Khan et son épouse ont été condamnés, samedi, à sept ans de prison pour mariage illégal en vertu de la loi islamique, la troisième condamnation en une semaine pour l’ancien Premier ministre.

L’ex-star internationale du cricket pakistanais a déjà été condamnée, mercredi, à quatorze ans de prison pour des cadeaux reçus lorsqu’il était au pouvoir. Mardi, il avait écopé d’une peine de dix ans de prison pour divulgation de documents classifiés.

Des condamnations dont Imran Khan, âgé de 71 ans et incarcéré depuis août, pourrait avoir du mal à se remettre politiquement, même si sa popularité reste intacte, en particulier auprès des jeunes, pour lesquels il représente un espoir de changement.

Trois mois d'attente, afin d'éviter tout doute en cas de grossesse

Sa dernière condamnation, annoncée par son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), s’appuie sur une loi islamique selon laquelle une femme veuve ou divorcée doit attendre trois mois avant de se remarier, afin qu’il n’y ait pas de doute sur l’identité du père en cas de grossesse.

«Cette affaire honteuse est illogique. Tout cela se produit à des fins politiques», a déclaré l’avocat de l’ex-chef du gouvernement, Gohar Ali Khan, ajoutant que la condamnation et les peines d’emprisonnement seraient contestées devant les tribunaux. «Les accusations de corruption et maintenant celles-ci sont des tentatives de soulever des questions morales sur son caractère», a estimé, samedi, Sabahat Rizvi, un avocat qui n’est pas impliqué dans la dernière affaire. «Ils le ciblent, car ils n’ont pas réussi à amoindrir son aura.»

Imran Khan avait été évincé de son poste de Premier ministre par une motion de censure, en avril 2022, après avoir perdu le soutien de l’armée, accusée d’avoir contribué à son élection quatre ans plus tôt. Alors que sa ténacité suscite l’admiration de ses supporters, il a été déclaré inéligible pour cinq ans et est poursuivi dans des dizaines d’affaires, qu’il juge politiquement motivées.

Coup dur pour son parti, déjà affaibli et brimé

Son épouse, Bushra Bibi, avec laquelle il avait convolé en troisièmes noces en 2018, n’a pas été épargnée non plus et avait déjà écopé, mercredi, de la même peine de quatorze ans de prison que lui, sanction qu’elle pourra purger à domicile.

Même si Imran Khan ne pouvait lui-même se présenter, ces condamnations sont un nouveau coup dur pour son parti, le PTI, à quelques jours des élections législatives et provinciales du 8 février. Déjà très affaibli par les arrestations et les défections de certains dirigeants, le parti n’a pu faire campagne, si ce n’est sur les réseaux sociaux.

Le PTI a été largement ignoré par les médias, ses rassemblements ont été de fait interdits, son symbole électoral a été banni et des dizaines de ses candidats n’ont pas été autorisés à se présenter. Des coupures d’internet ont perturbé ses tentatives de tenir des meetings en ligne.

«Vous devez prendre votre revanche pour chaque injustice avec votre vote, le 8 février», a plaidé Imran Khan à l’intention des électeurs, mardi, sur son compte X. «Dites-leur que vous n’êtes pas des moutons qui peuvent être menés au bâton.»

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