Perpétuité pour les deux ados qui avaient tué une jeune transgenre

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Royaume-UniPerpétuité pour les deux ados qui avaient tué une jeune transgenre

Il y a presque un an, Brianna Ghey, 16 ans, avait été sauvagement poignardée par une fille et un garçon à peine plus jeunes. Les meurtriers avaient «une véritable soif de tuer».

Des milliers de personnes ont rendu hommage à Brianna lors de veillées à la bougie organisées dans plusieurs villes du pays, appelant à «protéger la jeunesse trans» et à la «justice pour Brianna».

Des milliers de personnes ont rendu hommage à Brianna lors de veillées à la bougie organisées dans plusieurs villes du pays, appelant à «protéger la jeunesse trans» et à la «justice pour Brianna».

AFP

Deux adolescents de 16 ans ont été condamnés, vendredi, à la prison à perpétuité pour le meurtre à coups de couteaux de la jeune transgenre Brianna Ghey, qui avait suscité une vive émotion, l’an dernier, au Royaume-Uni.

À la mesure du choc suscité, le tribunal de Manchester a pris la décision exceptionnelle de révéler les noms de ces deux mineurs, décrits lors de l’enquête comme étant fascinés par «la violence, la torture et la mort», avec une véritable «soif de tuer».

La juge Amanda Yip a qualifié le meurtre de «brutal et planifié, sadique par nature», en prononçant leur peine, assortie de peines de sûreté de respectivement 22 ans et 20 ans, d’une sévérité rare pour des mineurs.

Une trentaine de coups de couteau de chasse

Le 11 février 2023, la jeune Brianna, 16 ans, avait été poignardée une trentaine de fois à la tête, au cou, à la poitrine et au dos avec un couteau de chasse, après avoir été attirée dans un parc situé près de Warrington, dans la région de Liverpool, où elle résidait.

Pendant les quatre semaines d’un procès éprouvant, les deux adolescents se sont mutuellement renvoyé la responsabilité du meurtre. Ils ont finalement été reconnus coupables tous les deux en décembre, sans que ce verdict ne suscite de réaction de leur part.

Quelques jours plus tard, la jeune fille a pour la première fois reconnu, auprès d’un psychiatre, avoir poignardé Brianna, a déclaré, vendredi, la procureure Deanna Heer. Elle a ainsi avoué avoir «arraché le couteau des mains» du garçon, qui ne connaissait pas Brianna avant le meurtre, et porté la majorité des coups, a-t-elle rapporté, se disant «satisfaite et excitée par ce qu’elle faisait».

La fille «avait le désir de tuer»

Avant de passer à l’acte, ces jeunes, identifiés jusque-là comme «Garçon Y» et «Fille X», avaient planifié le meurtre de l’adolescente pendant des semaines, en s’envoyant des dizaines de SMS. L’accusée avait aussi transmis à son coaccusé la photo d’une note manuscrite indiquant: «Samedi 11 février 2023. Victime: Brianna Ghey», détaillant chaque étape par lesquelles ils comptaient s’y prendre pour la tuer.

Si certains messages du garçon comprennent des commentaires «transphobes» à l’encontre de Brianna, la motivation du passage à l’acte de la fille était «le désir de tuer», a souligné la juge.

L’enquête a fait apparaître que les deux accusés souffraient, entre autres, de troubles autistiques, le garçon ayant «progressivement cessé de parler» après son arrestation. Il a témoigné en tapant sur un clavier lors du procès.

Une «kill list»

Les accusés, qui n’avaient que 15 ans à l’époque, tenaient par ailleurs une «kill list», avec les noms d’autres victimes potentielles. «Il s’agit de l’un des cas les plus perturbants que j’ai eu à traiter. La planification, la violence et l’âge des tueurs dépassent l’entendement», avait reconnu la procureure Ursula Doyle.

Après le meurtre, la police a retrouvé une veste avec des traces du sang de Brianna dans la chambre de la fille et l’arme du crime, maculée de sang, chez le garçon.

La mort de la jeune fille a suscité une vive émotion au Royaume-Uni, où les droits des personnes transgenres suscitent de virulents débats. Des milliers de personnes lui ont rendu hommage lors de veillées à la bougie organisées dans plusieurs villes du pays, appelant à «protéger la jeunesse trans» et à la «justice pour Brianna».

Mère de la victime bouleversée

La mère de la victime, Esther Ghey, qui n’a pas eu la force de lire elle-même sa déclaration devant le tribunal, a fait savoir qu’elle peinait à accepter que Brianna ait été trahie par la jeune fille, qu’elle considérait comme son amie. Selon l’enquête, cette adolescente, qui semblait être à première vue une «enfant normale, issue d’une famille normale», était fascinée par les tueurs en série, les vidéos de torture et «obsédée par Brianna».

«Je ne crois pas qu’une personne aussi perturbée et obsédée par le meurtre et la torture puisse un jour être réhabilitée», a voulu souligner Esther Ghey, insistant sur le fait que les adolescents n’avaient montré aucun remord pendant l’audience.

(afp)

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