Que vaut ce «Silent Hill» lâché par Konami sur PS5?

«Silent Hill», c'est une des franchises d'épouvante, conçue principalement pour l'écosystème PlayStation, parmi les plus renommées. Le premier jeu est sorti sur la toute première PS, le deuxième, sur PS2, est considéré comme le plus accompli. Au point que son éditeur travaille sur un remake à venir dans les mois à venir, mais encore sans date de livraison.

Le cinéaste français Christophe Gans en a tiré un film en 2006, il s'est vu confié la réalisation d'une suite («Return to Silent Hill» est aussi inspiré par «Silent Hill 2») qui est en attente de sortie, probablement en 2024. Konami, l'éditeur propriétaire de la franchise vidéoludique, a annoncé le développement de plusieurs nouveaux titres en relation avec cet univers après de longues années de disette.

Mais, surprise, ce qu'il n'a pas dit avant le State of Play de mercredi soir dernier, c'est qu'un épisode inédit existait, qu'il était achevé et qu'il était téléchargeable gratuitement et sans délai sur la PS5. «Silent Hill - The Short Message» est son titre.

L'action se passe dans un immeuble vétuste en Allemagne. Les projets de rénovation se sont enlisés sous les effets successifs de la crise immobilière de 2008 puis l'épidémie de covid. Une adolescente, visiblement très mal dans sa peau, se réveille dans une pièce décatie. Elle communique par messagerie avec une de ses amies et dans les pièces inoccupées du sinistre bâtiment, découvre des indices sur une autre adolescente, grapheuse à ses heures. Parfois, elle se fait poursuivre par une sinistre entité qu'elle ne peut combattre. Seule échappatoire, fuir jusqu'à un endroit clé voulu par le jeu. En cas d'échec, mort subite, rewind, l'ado se réveille et recommence juste avant la difficulté.

«Silent Hill  - The Short Message» est un jeu bref, plutôt facile, il se boucle en deux heures environ et modeste. Il est graphiquement travaillé et correctement animé à quelques agaçantes chutes du taux d'images par seconde près. Il est conçu pour faire peur et évoque des thématiques délicates: la violence parentale, le harcèlement à l'école, les pulsions suicidaires et aussi l'automutilation. Il conserve pour le dénouement un vague message d'espoir. Le jeu n'est, à l'évidence, pas fait pour les gosses.

Ce jeu qui ressemble plus à un apéritif (malsain, cela va sans dire) avant le gros œuvre est aussi un exercice de style qui tente de coller à l'imaginaire torturé des Silent Hill. Il se révèle néanmoins un peu trop caricatural pour susciter une totale adhésion. Les dialogues, écrits à la truelle et sans ambiguïtés, nous ont vite sorti de l'histoire. Les séquences de fuite obligatoire ont fini par nous agacer prodigieusement. Un climat de peur sourde — visuel et sonore —  nous a néanmoins poussé à la persistance.

Comme cela ne coûte rien de l'essayer (si ce n'est de posséder une PS5), autant vous faire votre propre avis.