Le Jura fâché après une décision pingre du Jura bernois

Dès 2026, date du transfert définitif de Moutier dans le canton du Jura, le Conseil du Jura bernois a communiqué jeudi ne plus vouloir soutenir financièrement un certain nombre d'institutions culturelles communes dans le Jura. Sont concernés le Musée jurassien des arts de Moutier, l'Atelier de Gravure, le Centre culturel de Moutier, le Musée du Tour automatique, la Bibliothèque régionale de Moutier ainsi que le Musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont.

Le Conseil du Jura bernois estime que le transfert de Moutier dans le Jura, au 1er janvier 2026, change la donne et qu'il préfère dorénavant développer sa politique culturelle «en tenant compte des besoins de la scène culturelle du Jura bernois». Quant au musée de Delémont, il estime que ses activités ne concernent pas assez le Jura bernois.

Le Gouvernement jurassien a réagi dans un communiqué publié ce vendredi: «Cette décision unilatérale s’inscrit en porte-à-faux avec des années de construction d’une politique culturelle interjurassienne et des principes communs aux deux cantons. Elle contrevient en outre à plusieurs accords ratifiés par les exécutifs cantonaux».

Des raisons financières motivent également la décision du Conseil du Jura bernois. Celui-ci dispose actuellement d'un fonds annuel d'environ trois millions de francs venant du canton pour soutenir des activités culturelles. Mais, avec le départ de Moutier, soit 7 200 habitants, il devrait perdre entre 13 et 14 % de la somme, soit quelque 400 000 francs.

Pour le canton du Jura, ce n'est pas une raison. Ces derniers temps, une solution «consensuelle» avait été privilégiée pour maintenir ce soutien et, dans l'autre sens, une aide du Jura au Centre jurassien d’archives et de recherches économiques et à l’Espace muséal des troupes jurassiennes à Saint-Imier (BE).

«Soucieux de maintenir un bon fonctionnement des institutions culturelles communes aux deux cantons, note le Gouvernement jurassien, il reprendra le dossier avec son homologue bernois pour faire valoir le maintien des accords existants».