FranceCyberharcèlement visant Magali Berdah: Booba rappelé à l’ordre
Le rappeur a poursuivi ses attaques contre la femme d'affaires. Ce qui lui a valu une nouvelle convocation par la justice.
- par
- F.D.A/AFP
Le rappeur Booba, mis en examen pour cyberharcèlement à l’encontre de Magali Berdah, a été rappelé à l’ordre lundi par un juge d’instruction pour violation de son contrôle judiciaire, a indiqué jeudi une source proche du dossier.
L’artiste, de son vrai nom Elie Yaffa, a été convoqué lundi au tribunal de Paris, a précisé cette source, confirmant une information du «Parisien».
Depuis sa mise en examen le 2 octobre, le rappeur a pour interdiction de «rencontrer ou d’entrer en contact de quelque manière que ce soit» avec Magali Berdah ou de «la tagguer» sur les réseaux sociaux.
Il avoue avoir d'abord réagi
Mais Booba a «sans aucun doute» violé son contrôle judiciaire en s’adressant directement à Magali Berdah dans deux publications, fin octobre, selon le juge. «Au tout début j’ai tweeté, je me suis un peu perdu», a concédé Booba, d’après son interrogatoire révélé par «Le Parisien» et consulté par l’AFP.
«Je me suis dit: «Ok je ne dois pas communiquer.» Mais Magali Berdah a une série YouTube où elle ne parle que de moi. Au début, j’ai réagi, mais après, j’ai arrêté».
Le magistrat a énuméré des publications émanant d’autres comptes, dont Booba a nié toute filiation, les qualifiant «d’électrons libres».
Le juge s’est interrogé sur la «source» du rappeur. «J’ai été submergé d’informations, de comptes que je ne connais pas pour m’aider dans mon combat» – contre des influenceurs qu’il nomme les «influvoleurs» – «mais je n’ai engagé personne», a répondu Booba.
Le magistrat avait déjà tenté d’alourdir son contrôle judiciaire, mais la cour d’appel de Paris a refusé début décembre ce renforcement des mesures, selon une autre source proche du dossier.
Booba promet de ne plus se moquer
Lundi, le juge a toutefois signifié au rappeur disposer «d’autres leviers» pour «assurer la tranquillité» de Magali Berdah, comme limiter la «liberté de circulation» de Booba. «Avez-vous l’intention de vous abstenir?», lui a-t-il demandé. «Oui», a assuré l’artiste, «je relaierai des décisions de justice ou des informations, si j’y ai droit, mais je ne la tagguerai, ni ferai de montage ou me moquerai».
Sa mise en examen fait suite à de nombreuses plaintes de Magali Berdah, 42 ans et fondatrice de Shauna Events, agence spécialisée dans les relations entre les personnalités issues de la TV et les marques. Il est reproché à Booba «au moins 487 messages sur les réseaux sociaux la visant directement» entre mai 2022 et mai 2023, d’après des éléments de l’enquête consultés par l’AFP.
Lui accuse Magali Berdah de pratiques commerciales trompeuses. La femme d’affaires doit être jugée en septembre à Nice pour banqueroute et blanchiment, mais pour des faits antérieurs à la création de Shauna Events, tandis que cette agence fait l’objet d’une enquête préliminaire à Paris, notamment pour escroquerie.
Outre l’instruction visant Booba, 28 personnes ont récemment comparu à Paris, accusées d’avoir participé au cyberharcèlement massif de Magali Berdah. Cette dernière «s’étonne qu’au moment où il est requis des peines de prison ferme à l’encontre de cyberharceleurs, M. Yaffa (...) échappe à la détention provisoire alors qu’il a manifestement violé son contrôle judiciaire», ont déclaré ses avocats, Mes David-Olivier Kaminski, Antonin Gravelin-Rodriguez et Rachel-Flore Pardo.