Nouvelle-ZélandeVulnérables, les strip-teaseuses veulent une protection juridique
Des dizaines d’artistes de cabaret ont protesté, jeudi, devant le Parlement néo-zélandais. Elles réclament des droits renforcés, notamment en matière de salaire.
Des strip-teaseuses néo-zélandaises, certaines en tenue de scène, ont manifesté, jeudi, devant le Parlement à Wellington, pour réclamer une meilleure protection juridique dans le secteur des spectacles pour adultes. «Les abus auxquels nous sommes confrontés nous rendent vulnérables en tant que travailleurs», a affirmé Margot Embargot – qui se présente sous un pseudonyme – porte-parole de ce rassemblement qui a réuni des dizaines de manifestants, dont quelques hommes.
Pour Vixen Temple, une danseuse de pole dance, qui tournait autour d’une barre mobile sous les yeux des parlementaires, il est «vital» que le gouvernement améliore les droits des personnes qui travaillent pour l’industrie du divertissement pour adultes. Elles souhaitent notamment, selon la porte-parole, une meilleure protection pour se prémunir contre certains employeurs prédateurs et le droit de négocier collectivement pour obtenir de meilleurs salaires et conditions de travail.
Les propriétaires dribblent la loi
En Nouvelle-Zélande, les danseuses de strip-tease sont employées en tant qu’entrepreneures indépendantes. En théorie, elles peuvent décider des jours où elles souhaitent se produire et du montant. En réalité, ce sont souvent les propriétaires des clubs qui dictent les conditions, en décidant de leur rémunération ou en infligeant des amendes aux danseuses qui se déclarent malades.
«Comme il n’existe aucune réglementation sur la manière dont les clubs sont autorisés à traiter leurs travailleurs, ils les exploitent massivement», explique Margot Embargot, 24 ans, ce qui «nous rend vulnérables».
Selon elle, les propriétaires des clubs demandent aux strip-teaseuses jusqu’à plus de 50% de leurs revenus pour qu’elles puissent se produire, soit un montant qui a presque doublé, ces dernières années, estimant que «l’exploitation ne cesse de s’aggraver».
Le collectif espère que sa pétition permettra l’adoption d’une nouvelle législation, qui bénéficie déjà d’un certain soutien au sein du Parlement.