ScandaleL'armée suisse est fauchée: il lui manque un milliard!
Très mauvaise surprise à Berne, où un trou s'est creusé dans la caisse à cause d'une mauvaise planification.
- par
- Eric Felley
Stupeur du côté de Berne: l'armée suisse est fauchée et n'arrive plus à faire face à ses créanciers. Et ce n'est pas pour un petit montant: le trou serait d'un milliard de francs! L'affaire a été révélée mercredi par la chaîne alémanique SRF. Celle-ci a pu avoir connaissance d'un rapport qui circule au sein de l'armée, un document nommé: «Causes des problèmes de trésorerie».
Vendredi dernier, l'armée avait annoncé l'annulation de deux de ses grandes manifestations d'AirSpritit 24 et de DEFENSE 25 à cause d'une «situation financière tendue ». Cette décision a suscité passablement réactions étonnées ou déçues de la part des parlementaires, notamment du fait que ces manifestations étaient soutenues directement par les Chambres fédérales.
Trou creusé depuis huit ans
Mais le mal était plus profond. Le chef de l'armée Thomas Süssli l'a finalement reconnu ce week-end dans les médias alémaniques, sans toutefois articuler le chiffre d'un milliard de francs. Une mauvaise planification, qui remonte à huit ans, serait à l'origine ce trou, notamment dans la perspective du financement de l'achat des nouveaux avions de combat F-35. Toujours selon la SRF, l'armée négocierait des délais de paiement avec ses créanciers fournisseurs. Elle chercherait aussi à annuler certaines commandes.
Des budgets en hausse depuis 2022
Notons que depuis le début de la guerre en Urkaine en février 2022, le Parlement a fait grimper le budget de l'armée. En 2022, les Chambres fédérales avaient rehaussé de 600 millions de francs le plafond des dépenses de l’armée pour la période 2021 à 2024, le fixant à 21,7 milliards de francs.
Le 21 décembre 2023, le Parlement a adopté le budget 2024 et le plan intégré des tâches et des finances 2025–2027. Il a autorisé une croissance réelle des dépenses de l’armée de 3 % pour 2025 et 2026, et de 5,1 % pour 2027.
Dorénavant, le Parlement risque d'être mis devant le fait accompli et de devoir éponger les factures de l'armée. La question sera probablement abordée lors de la prochaine session de printemps des Chambres fédérales.