Les Vingt-Sept appelés à détailler leur aide militaire à Kiev

Publié

Union européenneLes Vingt-Sept appelés à détailler leur aide militaire à Kiev

Alors que l’Ukraine manque de munitions, l’Union européenne peine à tenir son objectif du million d’obus pour fin mars. Du coup, Bruxelles appelle à clarifier la situation.

Les Européens s’étaient engagés, l’an dernier, à fournir un million d’obus à l’Ukraine d’ici la fin du mois de mars, mais cela «prendra un peu plus de temps».

Les Européens s’étaient engagés, l’an dernier, à fournir un million d’obus à l’Ukraine d’ici la fin du mois de mars, mais cela «prendra un peu plus de temps».

AFP

L’Union européenne a demandé aux Vingt-Sept, mercredi, un inventaire détaillé de leur soutien militaire à l’Ukraine, pour tenter de le renforcer au moment où Kiev manque de munitions face à l’armée russe. «Il est important de clarifier la situation et de savoir où nous en sommes et où nous en serons d’ici mars et d’ici la fin de l’année», a expliqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à l’occasion d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE.

Les Européens s’étaient engagés, l’an dernier, à fournir un million d’obus à l’Ukraine, d’ici la fin du mois de mars, mais cet objectif ne sera pas atteint à cette échéance, ont reconnu plusieurs ministres. Cela «prendra un peu plus de temps», a indiqué la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren.

Capacité annuelle de production de 1,4 million d’obus à fin 2024

Les Européens ont déjà livré 300’000 obus, et ils auront, fin 2024, une capacité annuelle de production de 1,4 million d’obus, assure le commissaire européen chargé de l’Industrie de défense, Thierry Breton. Cette capacité sera portée à deux millions en 2025, a-t-il ajouté.

Mais une grande partie est exportée vers des pays tiers, au détriment de l’Ukraine en guerre, a reconnu, cette semaine, un haut responsable européen sous couvert d’anonymat.

Interrogé sur les moyens éventuels de contraindre l’industrie européenne à livrer davantage d’armement vers l’Ukraine, Thierry Breton a indiqué que cette idée visant à «hiérarchiser les priorités» dans l’industrie de défense en Europe, au bénéfice de Kiev, avait été suggérée, mais finalement pas reprise par les Vingt-Sept.

Mercredi, plusieurs dirigeants – l’Allemand Olaf Scholz, le Néerlandais Mark Rutte, l’Estonienne Kaja Kallas, le Tchèque Petr Fiala et la Danoise Mette Frederiksen – ont appelé les Européens à «redoubler leurs efforts» pour s’assurer que le soutien militaire à l’Ukraine dure «aussi longtemps que nécessaire». «Nous devons donc trouver les moyens d’accélérer la livraison des munitions d’artillerie promises à l’Ukraine», ont-ils écrit dans une lettre commune publiée par le quotidien «Financial Times».

Commandes groupées privilégiées

Le chef de la diplomatie européenne a mis sur la table des discussions une proposition de réforme de la Facilité européenne pour la paix, instrument utilisé par les Européens pour aider en commun l’Ukraine, afin de renforcer ces commandes à l’industrie. L’idée est de passer du «déstockage actuel à des commandes groupées», a expliqué le haut responsable européen. Et l’Agence européenne de défense est un «bon moyen pour augmenter la production». Celle-ci dispose d’un budget de 1,5 milliard d’euros pour financer des commandes groupées à l’industrie européenne.

Les ministres vont également discuter d’une augmentation du budget consacré à l’aide militaire à l’Ukraine. Josep Borrell a proposé une enveloppe supplémentaire de cinq milliards d’euros.

Les chefs d’État ou de gouvernement de l’UE doivent en discuter jeudi, lors d’un sommet extraordinaire, mais aucun accord n’est attendu cette semaine, selon plusieurs diplomates européens.

Kiev revendique une attaque sur une raffinerie en Russie

Le renseignement militaire ukrainien a organisé, dans la nuit de mardi à mercredi, une attaque de drone sur une raffinerie à Saint-Pétersbourg, deuxième plus grande ville russe, a affirmé, mercredi, une source au sein de cette structure. «C’est un site utilisé à des fins militaires», a déclaré cette source.

Plus tôt dans la journée, le gouverneur de Saint-Pétersbourg avait indiqué qu’une forte explosion s’était produite dans la nuit sur un site industriel situé à l’extérieur de la ville. Il a assuré que l’incident n’avait pas fait de victimes, ni de «dégâts substantiels». Selon des médias locaux, des systèmes de missiles S-400 ont abattu un drone qui s’était écrasé sur un dépôt de pétrole, dans le district de Nevsky.

Ces deux derniers mois, Kiev a multiplié les frappes contre des installations pétrolières et gazières russes, suite à des attaques de Moscou contre ses infrastructures énergétiques. L’Ukraine a déjà revendiqué deux autres attaques de drones contre des installations dans la région de Leningrad, autour de Saint-Pétersbourg, en janvier.

(afp)

Ton opinion