Face à la hausse des sans-abri, la mairie fustige le gouvernement

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LondresFace à la hausse des sans-abri, la mairie fustige le gouvernement

Pendant les températures glaciales de début janvier, plus de 1200 personnes ont dormi dans les rues de Londres. La loi du gouvernement sur le statut de réfugié est critiquée.

Plus de 1200 personnes dormant dans la rue ont été recensées à Londres (ici Regent Street) début janvier, lorsque la ville a déclenché son plan d’aide d’urgence, car les températures étaient tombées en dessous de 0 degré.

Plus de 1200 personnes dormant dans la rue ont été recensées à Londres (ici Regent Street) début janvier, lorsque la ville a déclenché son plan d’aide d’urgence, car les températures étaient tombées en dessous de 0 degré.

AFP

Face à l’augmentation du nombre de sans-abri cet hiver à Londres, le maire de la capitale britannique Sadiq Khan a dénoncé, mercredi, l’indifférence du gouvernement et annoncé une extension de son programme d’aide d’urgence.

Plus de 1200 personnes dormant dans la rue ont été recensées dans la capitale, début janvier, lorsque la ville a déclenché son plan d’aide d’urgence, car les températures étaient tombées en dessous de 0 degré. Soit «une hausse de 30% par rapport à la même période de l’an dernier», s’alarme la mairie londonienne.

Entre octobre et décembre 2023, les services de la ville ont aidé 8% de sans-abri en plus que sur la même période de 2022, note-t-elle encore.

Cette hausse s’explique notamment par la crise du coût de la vie, qui sévit au Royaume-Uni depuis plus d’un an, et par la hausse des loyers dans la capitale. Mais la mairie pointe aussi l’application, désormais stricte, de la réglementation qui oblige les demandeurs d’asile ayant obtenu le statut de réfugié à quitter leurs hébergements temporaires, financés par l’État, au bout de 28 jours maximum.

Réfugiés démunis

Dix-neuf pour cent des plus de 1200 sans-abri qui ont été secourus dans le cadre du plan d’aide d’urgence, début janvier, venaient d’obtenir le statut de réfugiés et «avaient été récemment expulsés d’hébergements gérés par le Home Office (le ministère de l’Intérieur)», souligne la mairie. «Avec trop peu de temps pour accéder aux aides sociales, trouver un emploi, recevoir des salaires ou louer un logement sur le marché privé, beaucoup sont contraints de dormir dehors.»

Le gouvernement «ferme les yeux sur l’ampleur de cette crise nationale», a dénoncé le maire travailliste Sadiq Khan, qui réclame 20 millions de livres (21,9 millions de francs) supplémentaires pour financer des hébergements d’urgence durant l’hiver, et la fin des expulsions, sans préavis suffisant, des personnes hébergées par le Home Office.

«Avec trop peu de temps pour accéder aux aides sociales, trouver un emploi, recevoir des salaires ou louer un logement sur le marché privé, beaucoup sont contraints de dormir dehors»

La mairie de Londres

De son côté, la mairie a annoncé mobiliser 17 millions de livres (18,6 millions de francs) sur plusieurs années pour financer des places d’hébergement d’urgence. «Ces nouveaux chiffres sont très inquiétants et devraient constituer un signal d’alarme pour le gouvernement», a insisté Sadiq Khan.

Au total, 3069 personnes ont dormi au moins une nuit dans la rue en Angleterre durant l’automne 2022 (+26% sur un an), en hausse pour la première fois depuis 2017, selon des chiffres officiels. Toujours en 2022, le gouvernement conservateur avait annoncé une nouvelle stratégie, financée à hauteur de deux milliards de livres sur trois ans (2,19 milliards de francs) pour lutter contre le phénomène.

(afp)

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