RéceptionLes premiers tests de l'Apple Vision Pro sont tombés
Les influenceurs aux États-Unis s'émerveillent autant qu'ils concèdent qu'il s'agit d'un objet de première génération.
- par
- Jean-Charles Canet
Vendredi, les plus enthousiastes des fondus nouvelles technologies nord américains pourront se couvrir le visage avec le Vision Pro, soit le casque de réalité augmentée / réalité virtuelle qu'Apple lance officiellement le 2 février prochain aux États-Unis et dont la sortie reste à déterminer ailleurs dans le monde. Cet «ordinateur spatial» est décrit comme étant la plus ambitieuse nouveauté pour la firme de Cupertino depuis l'introduction de l'iPhone.
L'embargo critique a visiblement été levé et les premiers tests sont en train de tomber, notamment sur YouTube ou un certain nombre d'influenceurs qui comptent outre-Atlantique ont livré leur copie.
Globalement, les critiques sont positives avec des réserves tantôt mineures, tantôt majeures. La qualité globale de la manufacture est reconnue. Le port du casque est décrit comme agréable même au-delà d'une heure, mais son poids (entre 600 et 650 grammes) peut se révéler source d'inconfort sur la durée.
Il y a cependant un indéniable effet «wow!» lorsque est découverte la capacité de l'objet à afficher des images, qu'elles soient plates, en surimpression d'un environnement réel ou en stéréoscopie, comme l'impose toute représentation en réalité virtuelle. La qualité du son est également soulignée. Sont aussi particulièrement appréciées, les interactions sans accessoires avec les fenêtres. Pour les agrandir ou les diminuer, pour les placer à droite ou à gauche, pour scroller. Tout cela avec une gestuelle simplifiée au maximum avec des mouvements de la main et des doigts combinés à une détection de la direction du regard de grande qualité.
Une batterie externe
La majorité des reviewers relèvent cependant qu'introduire de l'écrit par le biais du clavier virtuel fourni n'est satisfaisante que pour les textes très brefs et qu'il est largement préférable de passer par un clavier physique et donc par une représentation en réalité augmentée. Le choix d'Apple d'alimenter le casque par une batterie externe qui se glisse dans une poche par exemple est souligné. Sa relative faible durée de vie sans recharge (entre deux heures et bien moins de quatre heures selon les emplois) est relevé tout comme la possibilité de relier la batterie à une prise murale quand on ne veut pas être dépendant de sa faible autonomie.
Pour revenir sur ce qu'affiche le casque, il est aussi souligné que l'ambition d'Apple de rivaliser avec les capacités d'un œil humain et, ainsi de faire oublier que l'on porte un accessoire, se heurte encore à quelques déficiences technologiques. La réalité captée par le Vision Pro peut tantôt paraitre parfaite en représentation 4K, tantôt détériorée dans certaines conditions de captation. Elle peut ainsi devenir granuleuse en basse luminosité. Le champ de vision (un peu moins de 110 degrés, estime-t-on à «The Verge») est aussi considéré comme plutôt faible alors que niveau de détail est un peu détérioré lorsqu'on regarde vers les bords du scaphandre. Pour résumer son impression, le testeur de «The Verge» a trouvé une formule accrocheuse: «C'est magique jusqu'au moment où cela ne l'est plus».
La fonction «Persona» ne passe pas
Mais le plus grand reproche à avoir été clairement exprimé par les premiers usagers du casque se rapporte à la fonction «Persona». Encore en version bêta, cette dernière scanne le visage de l'usager une fois pour toutes et l'utilise en l'animant lors des sessions, par exemple, de visioconférences. Les réactions ont toutes été «bof-bof» en soulignant un voyage dans la vallée de l'étrange avec une représentation «avatardisée» réaliste, mais paraissant en fait toujours irréelle.
Pour beaucoup des faucheurs de marguerites, le Vision Pro est indéniablement un casque qui impressionne et dont certaines des prestations sont supérieures à ce peut proposer la concurrence. C'est souvent à ce stade que le prix très élevé du bousin est signalé et qu'à ce niveau-là, une quasi-perfection est exigible. On en est proche, mais pas encore tout à fait, soulignent celles et ceux qui considèrent que le Vision Pro affiche les avantages et les inconvénients d'un produit de première génération.