Soldats américains tuésBiden a décidé de la façon de riposter à la frappe en Jordanie
Les Etats-Unis envisagent des représailles «multiples» après la frappe qui a coûté la vie à trois de ses soldats dimanche.

Le président américain a aussi répété mardi qu’il ne voulait pas d’une «guerre plus étendue au Moyen-Orient».
Getty Images via AFPJoe Biden a déclaré mardi que «oui», il avait décidé comment riposter après la mort de trois militaires américains, tués par une frappe de drone en Jordanie dimanche, alors que la pression ne faiblit pas aux Etats-Unis pour une réponse ferme à l’Iran.
«Je les tiens pour responsables»
Interrogé au sujet de Téhéran, le président américain a dit: «Je les tiens pour responsables dans la mesure où ils fournissent les armes aux gens qui ont fait ça», en l’occurrence des combattants pro-Iran responsables, selon Washington, de l’attaque meurtrière. Le démocrate de 81 ans n’a pas donné plus de détails lors d’un échange rapide avec les journalistes qui attendaient, à la Maison Blanche, son départ pour la Floride (sud-est). Joe Biden, qui brigue un second mandat, doit y passer la journée à lever des fonds auprès de riches donateurs de son parti, un déplacement qui a suscité quelques interrogations. «Le président reste le président, peu importe où il voyage» avait assuré lundi sa porte-parole Karine Jean-Pierre. «Il est très possible que vous assistiez à une réponse graduée, pas une seule action mais potentiellement de multiples actions,» a déclaré peu après John Kirby, à bord de l’avion emmenant le président Joe Biden en Floride.
«Le monde entier attend»
Le président américain, dont l’administration a promis une riposte «conséquente», a aussi répété mardi qu’il ne voulait pas d’une «guerre plus étendue au Moyen-Orient», un leitmotiv des Américains depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. L’attaque au drone dimanche a visé une base logistique américaine située en plein désert jordanien, à la frontière avec l’Irak et la Syrie. Elle a fait trois morts et plusieurs dizaines de blessés, selon l’armée américaine.
De quoi raviver les critiques de la droite américaine sur la stratégie de Joe Biden envers l’Iran, qu’elle juge bien trop complaisante. L’ancien président Donald Trump, ultra favori de la primaire de son parti, avait réagi dès dimanche en critiquant la «faiblesse» de son successeur. Le chef de file des sénateurs républicains, Mitch McConnell, a pour sa part déclaré: «Le monde entier attend de voir si le président se décide enfin à utiliser la puissance américaine pour forcer l’Iran à changer de comportement. Nos ennemis se sentent pousser des ailes».
En pleine année électorale
Les Etats-Unis ont essuyé de nombreuses frappes contre des positions au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, mais n’avaient jusqu’à dimanche pas déploré de pertes humaines. L’armée américaine a déjà répliqué, de manière ciblée, contre des groupes pro-Iran en Irak et en Syrie, tout comme elle a frappé au Yémen les rebelles Houthis, soutenus par Téhéran et qui multiplient les attaques contre des navires en mer Rouge.
Joe Biden ne veut surtout pas, en pleine année électorale, être entraîné dans un conflit régional étendu. Il s’est jusqu’ici gardé de frapper directement l’Iran – que ce soit en visant son territoire ou de hauts responsables militaires. Le président américain, qui se présente comme un garant de l’ordre et de la démocratie au niveau international, doit, en plus des critiques de ses adversaires politiques, encaisser les appels au calme des grandes rivales de l’Amérique, la Russie et la Chine.