Le cas d'une Italienne enchaînée au tribunal indigne Rome

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HongrieIndignation après le cas d'une Italienne enchaînée au tribunal

Le gouvernement italien a estimé mardi que les autorités hongroises sont allées «trop loin» en faisant venir au tribunal avec des chaînes une Italienne jugée pour avoir attaqué des néo-nazis à Budapest.

Ilaria Salis avait les mains enchaînées et les pieds liés au tribunal de Budapest.

Ilaria Salis avait les mains enchaînées et les pieds liés au tribunal de Budapest.

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Des images d’Ilaria Salis, 39 ans, les mains enchaînées et les pieds liés alors qu’elle siégeait au tribunal lundi, ont fait la une des principaux journaux italiens mardi, provoquant une vive indignation dans la péninsule. Enseignante à Monza, près de Milan, elle a été arrêtée à Budapest en février dernier à la suite d’une contre-manifestation contre un rassemblement de néo-nazis. Elle est accusée de tentative d’agression et de faire partie d’une organisation d’extrême gauche, la prochaine audience de son procès étant prévue le 24 mai. Ilaria Salis nie ces accusations, qui pourraient entraîner une peine de 11 ans de prison.

Ambassadeur de Hongrie convoqué

«Cette fois, il me semble que c’est allé trop loin», a déclaré mardi le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani à la radio de la RAI. Même s’il se défend de vouloir interférer dans le système judiciaire hongrois, «traiter un prisonnier de cette manière semble vraiment inapproprié, pas en phase avec notre culture juridique», dit-il. M. Tajani a précisé que l’ambassadeur de Hongrie avait été convoqué mardi pour s’expliquer et a assuré en avoir parlé avec son homologue hongrois.

Roberto Salis, le père d’Ilaria, fait pour sa part campagne depuis des mois pour une intervention dans cette affaire du gouvernement de la Première ministre ultraconservatrice Giorgia Meloni. Selon M. Salis, sa fille a été traitée au tribunal lundi «comme un animal» et elle vit dans des conditions «inhumaines» dans une prison à sécurité maximale, dans une cellule remplie de vermine, avec des pénuries de nourriture et de produits d’hygiène.

Le Conseil de l’Europe, un organisme de défense des droits de l’Homme, a critiqué les prisons hongroises comme étant parmi les plus surpeuplées du continent. Mme Meloni, cheffe du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, est depuis des années proche du premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban. Toutefois, Mme Meloni soutient fermement l’Ukraine qui se défend contre l’invasion russe, tandis que M. Orban a conservé des liens étroits avec le Kremlin et a opposé son veto en décembre à un programme européen d’aide à Kiev de 50 milliards d’euros sur quatre ans.

(afp)

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