Équateur«Les institutions doivent laisser la famille tranquille»
En Équateur, les installations d’un procureur ont été mitraillées lundi. Los Choneros, le gang de l’ennemi public No1, menacent directement les autorités.
Les bureaux du procureur de la ville portuaire de Manta, une plaque tournante de l’expédition de drogue depuis l’Équateur, ont été, lundi, la cible de tirs revendiqués par le gang de l’ennemi public numéro 1, «Fito», a annoncé le Ministère public.
L’attaque «n’a heureusement pas fait de victimes, mais seulement des dégâts matériels», a indiqué le Parquet, appelant les forces de l’ordre à «veiller à ce que la sécurité des personnes et des biens soit garantie».
Le Ministère public a publié l’image d’un tract laissé devant le bâtiment, accompagné de la photo du chef de gang Adolfo Macias, alias «Fito», qui s’est évadé de prison il y a trois semaines. «Ne touchez pas à la famille, elle est étrangère à tous mes problèmes», affirme ce document signé Los Choneros, le gang de «Fito». «Nous allons continuer à attaquer les institutions publiques, jusqu’à ce qu’elles laissent la famille tranquille.»
L’évasion de ce chef de gang a entraîné une vague de violences criminelles sans précédent, conduisant le président Daniel Noboa à décréter l’état d’urgence après des émeutes dans les prisons, des prises d’otages et des attaques contre les forces de l’ordre. Les membres des 22 gangs criminels recensés dans le pays sont désormais considérés comme des «terroristes» et comme des cibles militaires.
Nombre quotidien d'homicides en chute
Il y a quinze jours, le procureur antimafia Cesar Suarez a été tué par balles en plein jour, dans le centre de Guayaquil. Il avait demandé des informations sur l’épouse de «Fito», Inda Penarrieta, extradée d’Argentine avec ses trois enfants, le 19 janvier. Les autorités équatoriennes ont assuré qu’Inda Penarrieta n’est pas sous le coup d’un mandat d’arrêt et ne fait pas l’objet d’une enquête.
L’évasion de «Fito» a été suivie de l’enlèvement de plus de 200 policiers et gardiens de prison, d’explosions et de la prise de contrôle par un gang armé d’une chaîne de télévision. Un couvre-feu a été décrété le 8 janvier, et le déploiement de plus de 22’000 militaires et policiers a permis de faire chuter drastiquement le nombre quotidien d’homicides, selon les autorités.