Arabie saoudite: directeur d’un site historique arrêté

Le responsable du développement de la région historique d’AlUla en Arabie saoudite, un des axes de l’ambitieux programme de réformes du royaume, a été arrêté pour «blanchiment d’argent», ont annoncé les autorités saoudiennes. AlUla, située au nord-ouest du royaume, abrite le site archéologique d’Hegra, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est célèbre pour ses tombes nabatéennes disséminées au milieu des montagnes et des oueds de grès. Le site s’est doté ces dernières années de projets d’écotourisme de luxe et d’une salle d’évènements recouverte de panneaux en miroir, où se sont produits des artistes comme Mariah Carey, Alicia Keys ou Andrea Bocelli.

Amr ben Saleh Abdelrahmane Al-Madani, directeur général de la Commission royale pour AlUla, «a été arrêté pour son implication dans des délits d’abus de pouvoir et de blanchiment d’argent», a indiqué l’Autorité officielle de lutte contre la corruption, dans un communiqué publié dimanche soir. M. Al-Madani aurait agi illégalement, avant et après sa prise de fonction, en faveur d’une entreprise dans laquelle il détiendrait des parts, lui permettant de décrocher des contrats d’une valeur d’environ 55 millions de dollars, selon le communiqué. «Des procédures judiciaires sont en cours (...) en vue de poursuites devant un tribunal, conformément aux lois et réglementations en vigueur», a-t-on ajouté de même source. Lundi, le site internet de la Commission royale d’AlUla a présenté Abeer Al-Akel comme directrice générale par intérim, sans mentionner M. Al-Madani.

Le développement culturel, artistique et touristique de la région d’AlUla est l’un des axes de «Vision 2030», l’ambitieux programme de réformes du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, visant à diversifier l’économie de la monarchie pétrolière. À partir du mois prochain, elle accueillera la dernière édition de Desert X, présentée comme «une exposition d’art internationale en plein air, récurrente et temporaire, adaptée au site».

Le prince Mohammed ben Salmane a promis d’endiguer la corruption peu après son accession au trône en 2017, ordonnant la détention de quelque 200 princes et hommes d’affaires à l’hôtel Ritz-Carlton de Riyad, dans le cadre d’une vague de répression qui a renforcé son emprise sur le pouvoir.