StatistiquesLes Suisses dorment mal
Un tiers de la population souffre de troubles du sommeil et la consommation de médicaments ne cesse de croître.
- par
- Comm/M.P.
Le sommeil est une fonction biologique essentielle, nécessaire au bien-être de tout individu. Les troubles du sommeil sont pourtant très répandus, puisqu’un tiers (33%) de la population suisse en souffre. Chez 7%, ce sont des troubles pathologiques et pour les autres 26%, ce sont des troubles de gravité moyenne. C'est ce qui ressort des chiffres de 2022 de l’enquête suisse sur la santé de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Ces chiffres sont en augmentation puisque la proportion de la population touchée était de 28% en 1997 et de 29% en 2017.
Les troubles du sommeil ne touchent pas tout le monde de la même manière. Ils sont plus fréquents chez les femmes (37%) que chez les hommes (29%).
Prise d'analgésiques en augmentation
En 2022, plus de la moitié de la population (55%) a pris un médicament sur une période de sept jours. Cette consommation ne cesse d’augmenter depuis 30 ans. Elle se situait encore à 38% en 1992, elle est passée à 50% en 2017. C’est surtout la part de personnes utilisant des analgésiques qui s’est accrue, passant de 12% en 1992 à 26% en 2022.
Les femmes sont plus grandes consommatrices de médicaments que les hommes (59% contre 51%). Cette consommation s’accroît avec l’âge, la proportion des personnes sous médication atteignant 86% chez les 75 ans ou plus. En 2022, 9% de la population prenait un psychotrope tel qu’un antidépresseur, un tranquillisant ou un somnifère, un chiffre resté stable depuis 2007.
La grande majorité de la population (85%) estimait en 2022 que sa santé était bonne ou très bonne. Durant les quatre semaines précédant l’enquête, 25% ont néanmoins éprouvé des troubles physiques importants, dont l’origine est en partie associée aux caractéristiques psychosociales des conditions de vie, comme le stress. Les troubles somatiques les plus fréquemment signalés étaient la faiblesse généralisée (46%) ainsi que les douleurs dorsales ou lombaires (45%). Le sentiment de faiblesse généralisée était davantage rapporté chez les femmes (54%), alors que les maux de dos arrivaient en tête chez les hommes (40%). La fréquence de ces troubles s’est accrue par rapport à 1992.
La pilule contraceptive en forte baisse
Le préservatif et la pilule étaient en 2022 les méthodes de contraception les plus utilisées dans les groupes d’âge de moins de 35 ans. On observe toutefois depuis quelque temps un abandon progressif de la pilule au profit d’autres moyens contraceptifs tels que le stérilet et le préservatif. La proportion de jeunes adultes recourant à la pilule a presque été divisée par deux depuis 2002: elle est passée de 43% en 2002 à 24% en 2022 chez les 15 à 24 ans et de 39% à 20% chez les 25 à 34 ans.
Parmi les personnes âgées de 15 à 64 ans, 8% ont consommé de la drogue au cours des 12 mois précédant l’enquête, la fréquence de consommation étant la plus élevée dans le groupe des moins de 35 ans. Ainsi, 18% des 15 à 24 ans et 12% des 25 à 34 ans ont consommé du cannabis durant les douze derniers mois. Ces proportions étaient très similaires à celles de 2017 et 2002.
La consommation de drogues dures (héroïne, cocaïne, ecstasy, speed, etc.) a quant à elle augmenté depuis 2002. En 2022, 3% des 15 à 24 ans et 4% des 25 à 34 ans ont déclaré avoir pris ce type de substances au cours des douze mois précédant l’enquête (contre 1% de chacun de ces deux groupes en 2002). C’est en particulier la consommation de cocaïne qui enregistre une hausse dans ces groupes d’âge.
63% des jeunes ont porté un appareil dentaire
En 2022, 71% de la population estimait avoir une dentition et des gencives en bon ou en très bon état. La proportion de personnes ayant une prothèse dentaire (couronne, bridge, dentier ou implant) se situait à 40% en 2022. Elle a donc suivi une baisse constante depuis 2002 (53%). Pour ce qui est des appareils orthodontiques, ils sont surtout utilisés pendant l’enfance et l’adolescence. Sur l’ensemble de la population, 35% ont déclaré en avoir déjà porté un, une proportion en hausse depuis 2002 (23%). Dans le groupe d’âge le plus jeune (15 à 24 ans), la part de personnes portant un tel appareil se situe ainsi à 63%. On observe de nettes différences sociales en matière de santé dentaire et d’utilisation d’appareils orthodontiques.
De plus en plus myope
La part des personnes portant des lunettes ou des lentilles de contact est passée de 59% en 1992 à 68% en 2022. Cette augmentation s’explique en partie par une hausse de la myopie ces 30 dernières années (qui est passée de 32% à 43%). L’acuité visuelle diminue par ailleurs avec l’âge, de sorte que les personnes ont besoin d’une aide optique pour la lecture. Dans les groupes d’âge à partir de 55 ans, plus de 85% des personnes utilisent des aides visuelles, la majorité d’entre elles pour lire.