PaysansDans les campagnes suisses, la colère gronde aussi
Des agriculteurs ont mené des actions ce week-end en Suisse romande, plus modérées que dans les pays voisins.
- par
- Michel Pralong
Les premiers signes d'un ras-le-bol paysan, en France, avant les blocages d'axes routiers et de villes, furent des panneaux de localité placés à l'envers. Avec le slogan: «On marche sur la tête», pour dénoncer les conditions de traitements des agriculteurs. Si l'Allemagne, les Pays-Bas et d'autres pays connaissent pareil mouvement, la Suisse était encore tranquille.
Mais ce week-end, des actions ont eu lieu dans plusieurs cantons romands, comme l'a constaté la RTS. Des panneaux de communes ont été retournés et un paysan de Bonvillars, dans le canton de Vaud, a créé un groupe Facebook, Révolte agricole suisse. Ouvert ce week-end, il compte déjà 4900 membres, qui présentent une photo de profil inversé pour correspondre au fameux slogan.
«On ne veut pas que ça dérape»
Va-t-on bientôt voir les tracteurs bloquer nos autoroutes et nos villes? Le vice-directeur de l'Union suisse des paysans (USP), Francis Egger, a rappelé à «Forum» la tempérance toute helvétique: «Ce qu'on ne veut pas, c'est que ça dérape sur des actions violentes et illégales, ce qui n'est pas dans la culture suisse. On est encore dans une situation où l'on peut dialoguer».
Principales revendications du monde agricole suisse: simplifier les marches à suivre et augmenter les revenus des paysans, avec une hausse des prix du marché de 5 à 10%. Une séance des directeurs des Chambres d'agriculture romande a lieu ce lundi pour faire un point de la situation et des manifestations sont déjà prévues, pacifiques et symboliques. Pour l'instant.