FranceAttal envisage des mesures «supplémentaires» pour les agriculteurs
Engagé dans une discussion à bâtons rompus avec plusieurs agriculteurs, le Premier ministre français a déclaré dimanche vouloir notamment «clarifier les choses sur ces histoires de concurrence déloyale». Sans plus de précisions.
Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré dimanche qu’il envisageait des mesures «supplémentaires», aux niveaux national et européen, pour protéger les agriculteurs contre la concurrence déloyale d’autres pays qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes règlementaires. «Je veux qu’on clarifie les choses et qu’on voie les mesures que l’on peut prendre, supplémentaires, sur ces histoires de concurrence déloyale», a-t-il déclaré lors de la visite d’une exploitation agricole à Parçay-Meslay, en Indre-et-Loire. «Ce n’est pas normal que vous soyez empêchés d’utiliser certains produits», alors que «des pays voisins, Italie ou autres» peuvent y avoir recours, a dit le chef du gouvernement, cherchant à répondre à l’une des revendications des agriculteurs en colère.
Rassurer les agriculteurs
Engagé dans une discussion à bâtons rompus avec plusieurs agriculteurs, Gabriel Attal n’a pas donné plus de précisions sur les mesures qui pourraient être prises. Ces contraintes règlementaires environnementales touchent principalement à des produits phytosanitaires que les agriculteurs français ne peuvent plus utiliser. Dans cet exercice visant une fois de plus à rassurer les agriculteurs qui menacent de bloquer les principaux accès à Paris, il a rappelé les mesures d’urgence qu’il avait annoncées vendredi dans une exploitation de Haute-Garonne, comme l’annulation de la hausse du gazole non routier (GNR) et un «choc de simplification» administrative.
Face au rejet par les agriculteurs des accords de libre-échange entre l’UE et d’autres zones économiques, il avait réaffirmé que la France s’opposerait en l’état à celui avec les pays latino-américains du Mercosur. «Développer notre agriculture, ça veut dire produire et retrouver notre souveraineté alimentaire. Il faut arrêter d’importer des produits qu’on pourrait faire chez nous», a assuré Gabriel Attal. Il a ajouté que des progrès étaient possibles sur d’autres sujets de mécontentement des agriculteurs. «Je suis convaincu que dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, on va montrer qu’on est capable d’avancer encore sur les jachères. Evidemment qu’il faut bouger là-dessus», a-t-il dit.
«On est dans le dur»
Les agriculteurs français contestent le Pacte vert européen qui prévoit une «trajectoire de décroissance de l’ordre de 15%» de la production agricole, ainsi que le refus de Bruxelles de prolonger en 2024 la dérogation permettant de mettre en culture les terres en jachère (environ 4% des terres arables). Gabriel Attal a par ailleurs évoqué la publication prochaine d’un rapport sur la retraite des agriculteurs.
Au cours de son échange, le Premier ministre a été mis en garde par la présidente de la FDSEA d’Indre-et-Loire, Frédérique Alexandre. «Quelle agriculture française vous voulez? Moi je ne comprends pas. A force de pas comprendre on en est là, on est dans le dur», lui a-t-elle lancé. «Sachez que si vous n’étiez pas venu, le département, je pense, aurait été à feu et à sang ce matin», a-t-elle ajouté.