Brusque montée de fièvre entre Biden et les républicains

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Crise des barbelésBrusque montée de fièvre entre Biden et les républicains

La clôture de barbelés de plusieurs kilomètres de long à la frontière américaine avec le Mexique est au cœur d'une bataille politique.

Greg Abbott a dépensé des milliards ces dernières années pour ériger un rempart de barbelés entre le Mexique et les Etats-Unis.

Greg Abbott a dépensé des milliards ces dernières années pour ériger un rempart de barbelés entre le Mexique et les Etats-Unis.

Getty Images via AFP

Le ton est brusquement monté vendredi entre Joe Biden et les républicains à propos des difficiles discussions au Congrès sur l’Ukraine et la politique d’immigration, un signe parmi d’autres de l’intensification de la campagne électorale.

Dispute sur les barbelés

Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, se dispute avec Joe Biden au sujet de la clôture de barbelés de plusieurs kilomètres de long à la frontière américaine avec le Mexique.

Greg Abbott a dépensé plus de dix milliards de dollars (8,64 milliards de francs) ces trois dernières années pour ériger un rempart de barbelés et empêcher le passage des milliers de migrants en provenance du Mexique et d'Amérique centrale.

Depuis décembre et une décision de la cour d'appel fédérale, la police des frontières avait l'interdiction d'enlever les barbelés, sauf en cas d'urgence médicale. Mais cette interdiction a été levée lundi par la Cour suprême sur demande du Ministère de la justice. En conséquence, le gouvernement américain a désormais l'autorisation de retirer les barbelés. Cependant, Abbott n'aurait pas l'intention de le faire.

Biden avec des trafiquants d'êtres humains

Abbott et Biden se disputent depuis longtemps sur la sécurisation de la frontière. Pour le gouverneur du Texas, Washington ne fait rien pour empêcher les passages illégaux depuis le Mexique. Un avis partagé par les républicains qui reprochent à Biden de laisser entrer librement des milliers d'étrangers aux Etats-Unis.

Pour les républicains, cette immigration est à la source des problèmes de drogue et de criminalité qui frappent les Etats-Unis. Le procureur général du Texas, Ken Paxton, va jusqu'à accuser Joe Biden d'être en relation avec des trafiquants d'êtres humains pour faciliter les passages des immigrés à la frontière.

Plus de criminalité?

En décembre 2023, plus de 225'000 migrants illégaux ont franchi la frontière, un record. Sur l'ensemble de l'année 2022, 2,2 millions de passages illégaux de la frontière ont été signalés.

Cependant, selon une étude de 2020 du Cato Institute, un groupe politique d'orientation libertarienne, le taux de condamnation des immigrés illégaux en 2018 était inférieur de 45% à celui des Américains nés au Texas.

Les républicains à la rescousse

Les gouverneurs républicains de la moitié des Etats américains soutiennent désormais le Texas dans son conflit avec Washington. Jeudi, 25 d'entre eux ont publié une déclaration commune de solidarité avec Abbott. Dans cette dernière, ils s'engagent à «protéger les citoyens américains contre le nombre historique d'immigrants illégaux, contre les drogues mortelles comme le fentanyl et contre l'entrée de terroristes dans notre pays».

Immigration et guerre en Ukraine

Au Congrès américain, Joe Biden réclame le vote d’une rallonge budgétaire de quelque 100 milliards de dollars pour répondre à des besoins pressants, au premier rang desquels l’aide à l’Ukraine, dont les Etats-Unis sont le premier fournisseur d’équipement militaire.

Mais sous pression de la droite, l'aide à l'Ukraine est désormais négociée avec la thématique de l'immigration à la frontière, mettant en péril la livraison d'armes et d’équipements cruciaux pour l’armée ukrainienne. La dernière livraison d’aide militaire américaine à l’Ukraine avait été annoncée le 27 décembre, et la Maison-Blanche a dit et répété que sans rallonge budgétaire, il n’y en aurait pas d’autre.

Pour la presse américaine, le front commun des républicains contre la politique d'immigration de Joe Biden serait en partie l'œuvre de Donald Trump, qui conserve une forte emprise sur le parti et qui a fait de l'immigration l'un de ses axes majeurs d'attaque en vue de la campagne présidentielle de novembre.

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