Gabriel Attal promet un «sursaut» pour l’agriculture

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FranceGabriel Attal promet un «sursaut» pour l’agriculture

Face à la colère des agriculteurs, le nouveau Premier ministre français, lors de la visite d'une exploitation, a expliqué les mesures qu’entend prendre son gouvernement.

Gabriel Attal a expliqué que le gouvernement a reçu «cinq sur cinq» le message des agriculteurs.

Gabriel Attal a expliqué que le gouvernement a reçu «cinq sur cinq» le message des agriculteurs.

AFP

Lors d’un déplacement dans une exploitation de Haute-Garonne, le nouveau Premier ministre français, Gabriel Attal, a assuré que ce vendredi était «un jour de sursaut» pour l’agriculture française, qui sera mise «au-dessus de tout», avant d’énumérer ses réponses à la grogne des agriculteurs.

«Vous avez voulu envoyer un message. Je suis venu vous dire que le message, on l’a reçu cinq sur cinq, que je vous ai entendus», a-t-il déclaré à Montastruc-de-Salies, après des jours de manifestations et de blocages de la part des agriculteurs. «On a décidé de mettre l’agriculture au-dessus de tout», a-t-il insisté.

Après avoir dénoncé les «discours culpabilisateurs» et critiqué «ceux qui opposent la défense de nos agriculteurs et la défense de l’environnement», Gabriel Attal a accédé à une des principales demandes des manifestants: l’annulation de la hausse, pourtant actée dans le budget 2024, de la taxe sur le gazole non routier agricole, qui devait augmenter progressivement jusqu’en 2030.

Protéger le revenu des agriculteurs

Autre sujet sensible: la bonne application des lois Egalim, qui visent à protéger le revenu des agriculteurs dans le cadre des négociations avec les industriels et les supermarchés. «Dans les prochains jours», le gouvernement va «sanctionner très lourdement» trois entreprises qui ne respectent pas» ces lois, a annoncé Gabriel Attal, qui a par ailleurs promis un renforcement des contrôles et une «pression maximale» sur les négociations en cours entre les acteurs.

Le chef du gouvernement promet par ailleurs un «choc de simplification» administrative avec «dix mesures de simplification immédiates». Il a cité notamment les «curages des cours d’eau agricole» ou «les délais de recours contre les projets agricoles». Il entend également «mettre fin aux incohérences qui ne profitent à personne: ni aux agriculteurs, ni à l’environnement», comme «sur les obligations de débroussaillement ou sur la haie».

«Nous entendons mettre fin aux incohérences qui ne profitent à personne: ni aux agriculteurs, ni à l’environnement.»

Gabriel Attal, Premier ministre français

Le Premier ministre a par ailleurs annoncé un effort pour la rapidité des aides d’urgence, notamment s’agissant de la maladie hémorragique épizootique, pour laquelle le remboursement par l’État des soins vétérinaires passe de 80 à 90 pour cent.

Accord avec le Mercosur dénoncé

Par ailleurs, la France «s’oppose à la signature» de l’accord commercial controversé entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur, a assuré Gabriel Attal. Le Mercosur et l’UE négocient depuis des années cet accord, qui est dénoncé par les agriculteurs français pour le risque de concurrence déloyale de la part de produits sud-américains.

Ces annonces interviennent alors que les agriculteurs font monter la pression sur l’exécutif: l’accès à Paris était perturbé vendredi, et des autoroutes toujours bloquées. À Narbonne, un bâtiment de la Mutualité sociale agricole a été incendié vendredi, en marge d’une manifestation.

Au cours de ce discours, debout devant une botte de foin, le chef du gouvernement a multiplié les gestes de compréhension à l’égard des agriculteurs. «On ne vous lâchera pas», «on va se battre au niveau européen pour aussi faire bouger les lignes», a-t-il conclu.

«Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère»

L’éleveur occitan Jérôme Bayle, initiateur du premier barrage devenu une figure de la contestation, a estimé avoir «gagné» sur trois points principaux: le gazole non routier, l’irrigation et la MHE. «Si on s’est battus, c’est pour arrêter tout ça. Ce soir, je vous annonce que demain midi, l’autoroute pourra circuler», a-t-il annoncé aux côtés du Premier ministre.

Mais quelques minutes plus tard, le patron de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, Arnaud Rousseau, douchait les espoirs d’une sortie rapide de la crise en appelant à «poursuivre cette mobilisation». «Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin», a-t-il dit, en estimant que les annonces étaient «trop justes» et ne répondaient pas à toutes les attentes.

(afp)

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