Les avocats chargent les absents au procès du casse du fourgon

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FranceLes avocats chargent les absents au procès du casse du fourgon

Pour les défenseurs des accusés présents, les hommes en fuite sont les grands responsables de l'attaque de Nyon en 2017.

Trois des six accusés ont fui la justice après avoir été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Trois des six accusés ont fui la justice après avoir été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Photo by Tingey Injury Law Firm on Unsplash

Les avocats de trois hommes jugés à Lyon pour le braquage de fourgon très lucratif à Nyon en 2017, ont minimisé vendredi le rôle de leurs clients dans cette attaque, insistant sur les responsabilités de leurs coaccusés, absents et en fuite.

Parmi les six accusés, «les principaux ont fait faux bond», après avoir été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a dénoncé Me Philippe Scrève, au dernier jour du procès devant la cour d’assises du Rhône.

20 ans requis contre les absents

La veille, l’avocat général avait requis 20 ans de prison pour les trois absents; de neuf à seize ans pour les trois qui se sont présentés à la justice afin de répondre de «vol en bande organisée avec arme» et «enlèvement et séquestration».

Âges de 39 à 54 ans, ils avaient tous été arrêtés le 24 mai 2017, quelques heures après l’attaque au fusil d’assaut du transport de fonds, qui avait rapporté plus de 40 millions de francs suisses. Ils se trouvaient dans une villa de Haute-Savoie en possession de billets de différentes devises entassés dans des sacs, de quatre lingots d’or, ainsi que de bijoux et de plusieurs milliers de pierres précieuses.

Des pros ou pas?

Jeudi, le représentant du ministère public Eric Mazaud a estimé que les six hommes évoluaient «dans le haut spectre de la criminalité», évoquant une attaque menée avec «un haut niveau de préparation» et une «quasi professionnalisation». Mais les avocats des trois présents ont tenu à distinguer leurs clients des fugitifs.

Me Scrève a affirmé que son client, un homme de 42 ans spécialisé dans le vol de voitures, n’appartenait «pas à ce monde du banditisme dans lequel certains avaient peut-être déjà mis les pieds». Au lieu des 12 ans de prison réclamés par l’accusation, il a suggéré aux jurés de retenir une peine de dix ans.

«Ceux qui connaissaient le projet sont absents, ceux qui ont défini le projet sont absents», a pour sa part martelé Me Laurent Bizien, avocat d’un homme arrêté à la sortie de la villa au volant d’une fourgonnette transportant la moitié du butin. L’avocat général a requis 16 ans de détention contre cet homme, présenté par les enquêteurs comme un meneur potentiel.

Lui assure ne pas avoir participé au braquage et Me Bizien a demandé à la cour de l’acquitter du chef de «vol en bande organisée» et de le juger uniquement pour recel.

Juste là pour faire le nombre

Me Cédric Trabal a quant à lui affirmé que le rôle de son client, le seul de la bande à ne pas être en récidive, s’était réduit à «faire le nombre», «pour impressionner les victimes». Il a vu dans cette opportunité «la chance de sa vie», a expliqué l’avocat, en le présentant comme «un vieux garçon» qui, à 45 ans, «vit chez sa mère». «Je vous demande de ne pas le remettre en prison», a plaidé l’avocat, tourné vers les jurés.

Représentant de l’un des convoyeurs et de la société de transport de fonds Loomis, Me Hélène Church avait dénoncé jeudi les absents qui «ont essayé de se substituer à toute forme de justice, à toute forme de rédemption». Elle a demandé 30'000 euros de préjudice moral pour le convoyeur, 270'000 francs suisses (la valeur de l’assurance) pour la société Loomis et une somme complémentaire encore à définir pour préjudice d’image et de réputation. Le verdict est attendu vendredi soir.

(afp)

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