Le Covid long ralentit le temps de réaction

Une partie des personnes ayant attrapé le Covid présentent des symptômes chroniques qui apparaissent dans les 3 mois après l'infection et perdurent au moins 2 mois. De nombreuses personnes en souffrent encore actuellement. Les symptômes sont nombreux, comme la fatigue ou l'essoufflement. Une étude zurichoise vient de montrer que le Covid long affectait notre système immunitaire.

Le Covid long provoque également des pertes de mémoire ou un déficit d'attention, dus à des changements cérébraux structurels et fonctionnels provoqués par la maladie. Ces derniers troubles ont été réunis dans le terme «brouillard cérébral», mais il manquait des marqueurs objectifs pour établir précisément un diagnostic.

Ce sont ces marqueurs qu'a tenté de trouver une équipe de chercheurs des universités d'Oxford, en Angleterre et d'Iéna, en Allemagne. 270 patients diagnostiqués avec un Covid long (PCC) au Royaume-Uni et en Allemagne ont été comparés à deux groupes témoins: des individus qui ont contracté le Covid-19 auparavant, mais n'ont pas présenté de symptômes après leur guérison et des individus non infectés (groupe sans Covid). 

On a demandé à tous d'appuyer sur la barre d'espace d'un clavier lorsqu'un grand cercle rouge apparaissait au centre de l'écran d'un ordinateur. Une fois que les participants appuyaient, le cercle rouge disparaissait et réapparaissait après un intervalle de temps aléatoire compris entre 0,5 et 2 s. On a comparé les résultats après 14 essais chacun. 

Un deuxième test leur a été soumis. Ils devaient rester vigilants face à l'écran et surveiller un flux de chiffres en évolution rapide et appuyer sur la barre d'espace lorsqu'ils repéraient le zéro.

Pour la première expérience, le temps de réaction moyen des témoins sains (ceux sans Covid et ceux sans Covid long) était de 0,34 ± 0,01 seconde. En revanche, les patients atteints de PCC ont répondu significativement plus lentement, avec une moyenne de 0,49 secondes.

Pour la seconde expérience, les patients atteints de Covid long ont présenté un ralentissement cognitif léger, mais significatif, et une plus petite proportion d'entre eux ont présenté de graves déficiences dans cette tâche.

Tous les sujets ont également été interrogés sur leur état de fatigue, d'anxiété et de dépression. «La dépression et le manque de sommeil peuvent augmenter le temps de réaction, admettent les auteurs de l'étude parue le 25 janvier dans «The Lancet». Cependant, nos résultats indiquent que les symptômes de santé mentale ne peuvent à eux seuls expliquer entièrement le ralentissement cognitif chez les patients atteints de Covid long.»

Ce ralentissement cognitif ne semble hélas pas s'améliorer avec le temps, au contraire. «Au lieu d'une guérison progressive, une tendance opposée était présente chez les patients atteints de Covid long; ceux qui souffraient de PCC plus longtemps présentaient un ralentissement cognitif plus grave». Cela peut toutefois dépendre par quel virus on a été infecté. «Les symptômes autodéclarés de Covid long sont plus fréquents dans les vagues précédentes précédant la variante Omicron.»

Cette étude montre donc clairement que les personnes souffrant d'un Covids long sont plus lents à réagir. «À notre connaissance, il s’agit de la première démonstration robuste d’un ralentissement cognitif en tant que signature cognitive des conditions post-COVID». Les chercheurs ont mis en ligne la marche à suivre de leurs expériences, permettant au médecin de les reproduire et ainsi de pouvoir déterminer si leur patient souffre ou non de Covid long et suivre sa rééducation.