Un réseau d’espionnage éclabousse Jair Bolsonaro

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BrésilUn réseau d’espionnage éclabousse Jair Bolsonaro

Au Brésil, la police a ouvert une enquête contre des personnes ayant espionné des adversaires politiques de l’ancien président ou de ses proches grâce à un logiciel israélien.

Certains opposants à Jair Bolsonaro réclament son incarcération.

Certains opposants à Jair Bolsonaro réclament son incarcération.

AFP

La police brésilienne a conduit, jeudi, une série d’opérations visant des personnes soupçonnées d’avoir utilisé les services de renseignements, pour espionner en toute illégalité des politiciens et d’autres personnalités sous la présidence de Jair Bolsonaro.

Selon des médias, parmi les suspects figure l’ancien chef de l’Agence brésilienne de renseignements (ABIN), Alexandre Ramagem, aujourd’hui député fédéral, soupçonné d’avoir aidé l’ancien président d'extrême droite et son entourage à espionner des adversaires.

La police fédérale a dit avoir exécuté des mandats de perquisition dans 21 lieux différents, dans la capitale Brasilia, dans l’État du Minas Gerais et à Rio de Janeiro, où Jair Bolsonaro soutient la candidature d’Alexandre Ramagem à la mairie lors des élections municipales, prévues en octobre.

«Les investigations indiquent qu’un groupe criminel a créé une structure parallèle au sein de l’ABIN et a utilisé ses outils et services pour des actions illicites, produisant des informations pour un usage politique et médiatique, pour des profits personnels et même pour interférer dans des enquêtes de la police fédérale», a fait savoir la police.

Sept officiers de police ont en outre été suspendus en raison de leur implication présumée, selon la même source.

Un logiciel espion israélien

Le bureau d’Alexandre Ramagem au Parlement a été perquisitionné jeudi, ont rapporté le quotidien «Folha de S. Paulo» et le site d’information G1. Le chef de cabinet du député n’a pas souhaité faire de commentaire.

Selon la presse brésilienne, l’ABIN a utilisé un logiciel espion israélien nommé «FirstMile» pour espionner des centaines de personnalités sous la présidence de Bolsonaro (2019-2022).

Parmi les personnalités espionnées figurent le juge de la Cour suprême et président du tribunal électoral Alexandre de Moraes, l’ancien président de la Chambre des députés Rodrigo Maia et Camilo Santana, gouverneur de l’État du Ceara à l’époque et aujourd’hui ministre de l’Éducation du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, a affirmé G1.

Adversaires d'un fils Bolsonaro visés

Ce présumé système d’espionnage parallèle est aussi soupçonné d’avoir visé des adversaires politiques d’un fils de l’ex-chef de l’État, le sénateur Flavio Bolsonaro. L’intéressé a qualifié de «mensonge» cette allégation.

Jair Bolsonaro, 68 ans, est cerné par les affaires depuis qu’il a perdu la présidentielle, en 2022, face à Lula. En juin dernier, il a été condamné à huit ans d’inéligibilité par le Tribunal électoral pour avoir diffusé de fausses informations sur le système de vote électronique avant le scrutin.

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