MusiqueLe duo Justice revient pour faire sa loi dans l’electro
Les Parisiens ont dévoilé mercredi deux nouveaux morceaux après huit ans d'absence. Leur très attendu album «Hyperdrama» doit sortir le 26 avril.
Justice met fin à huit ans d’absence discographique: le duo electro parisien a dévoilé mercredi deux morceaux, préludes à «Hyperdrama», prévu le 26 avril, un des albums les plus attendus en 2024, notamment aux États-Unis.
Ces nouveaux titres de plus de quatre minutes sont tout sauf monolithiques. L’instrumental «Generator» débute en techno hardcore, puis des violons et une basse funky installent une bande originale de film des années 1970 avant un final qui cogne.
«One night/All night» est un morceau club qui tire vers la pop, servi par la voix de l’Australien Kevin Parker, cerveau du groupe Tame Impala. Mais une séquence disco surgit avant le retour de l’electro. Les paroles – «I can be your woman» («Je peux être ta femme») – font écho au «If I was your girlfriend» («Si j’étais ta copine») de Prince.
Le clip de «One night/All night» est une plongée en images de synthèse dans la fameuse croix, emblème de Justice, qui recèle ici des organes: poumons, cœur, système sanguin, etc. Cette vidéo est signée Anton Tammi, réalisateur attitré de la star canadienne The Weeknd.
«J’ai l’impression qu’on est arrivés tous les deux frais sur ce projet. Au final, ça a été fluide, on était contents de se retrouver, chacun avec des nouvelles influences, des nouvelles envies», ont expliqué Xavier de Rosnay et Gaspard Augé, l’un finissant la phrase de l’autre, pour leur première prise de parole avant cet album sur la radio française franceinfo mercredi.
«Conquérants de l’inutile»
Leur dernier album studio, «Woman», remonte à 2016 et Gaspard Augé s’était juste offert une échappée en solo en 2021 avec l’album instrumental «Escapades».
L’attente est grande aux États-Unis, point de départ de leur tournée mondiale en avril avec Coachella, festival californien huppé. «Billboard», média américain spécialisé, rappelle que «Justice a été très discret depuis son Grammy», prestigieux trophée américain remporté en 2019, leur second après celui de 2009.
«Le premier fait d’armes du duo fut leur single «D.A.N.C.E.», immédiatement iconique, dans leur album inaugural qui a changé le paysage en 2007», rembobine également ce support.
Mais qu’on ne vienne pas leur parler de single. «On n’est pas du tout intéressés par le format court. Ce qui nous anime, c’est de faire des albums, alors même que presque plus personne n’écoute des albums (contrairement aux singles, ndlr.), mais j’aime bien cette expression d’un pote qui appelle ça «les conquérants de l’inutile», éclaire Xavier de Rosnay sur franceinfo.
Le trône de la French Touch sur la scène electro mondiale est vacant depuis la séparation de Daft Punk en 2021. C’est d’ailleurs l’ancien manager de cet autre duo français, Pedro Winter, qui héberge Justice sur Ed Banger, son label parisien à rayonnement international.
«Electro ultime»
On peut reconnaître sa patte dans le compte à rebours sur les réseaux de Justice depuis le 1er janvier, à base de poignées de secondes de morceaux et informations distillées au compte-gouttes.
«Ce teaser est très appétissant. Tu es dedans, tu sens que ça va être un bel album, ça sent le gros retour de Justice», commente pour l’AFP Paul Langeois, responsable du festival français Beauregard, en Normandie, qui les accueillera en juillet.
Dès le morceau «D.A.N.C.E.», le duo au look de rockers, au premier album frappé de leur croix, a fait le lien entre différentes chapelles. «C’est un groupe électro ultime en live, mais aussi rock dans l’énergie, l’attitude, le positionnement, qui réunit plus jeunes et plus âgés. Pour nous, c’est la garantie de finir le festival en apothéose», décrypte pour l’AFP Clément Meyère, programmateur du festival parisien We Love Green, où passera Justice en juin.
«En termes de show, c’est toujours phénoménal, hyper pointilleux, sur les visuels, la musique: ils nous ont déjà demandé si la scène peut supporter un gros dispositif, ils vont prendre toute la scène», salive Paul Langeois, de Beauregard.