Incendie meurtrier à JohannesburgUn homme avoue avoir déclenché l'incendie en brûlant un corps
Un suspect du terrible incendie ayant fait 77 morts en août dans la métropole d'Afrique du Sud a avoué les faits.
L’incendie ravageur dans le centre délabré de Johannesburg avait fait 77 morts fin août et choqué le monde entier: un suspect est passé aux aveux et se trouvait mercredi en garde à vue, avant une prochaine présentation devant un juge.
77 morts
Cet homme de 29 ans a été arrêté après avoir avoué être responsable de l’incendie, a annoncé la police. Il aurait étranglé un homme qui avait un différend avec un trafiquant de drogue, avant d’incendier le corps pour camoufler son forfait.
Dans la foulée, 77 personnes dont douze enfants avaient péri, coincés dans cet immeuble vétuste de quatre étages appartenant à la municipalité qui était occupé illégalement, comme nombre de bâtiments délaissés de la capitale économique sud-africaine.
«L’homme de 29 ans a été arrêté après avoir avoué devant une commission chargée d’enquêter sur l’affaire qu’il était impliqué dans le départ du tragique incendie», a-t-elle ajouté, précisant qu’il était poursuivi pour incendie criminel et homicide volontaire.
Incendie provoqué en brûlant un corps
Selon Andy Chinnah, un militant des droits de l’Homme représentant les victimes qui était présent à la commission d’enquête, «le suspect a expliqué qu’il était un usager de drogue» qui aidait un trafiquant. Le militant a expliqué à l'AFP:
Se rendant compte, en enlevant ensuite ce sac, qu’il connaissait sa victime, le suspect, alors sous l’emprise de la drogue, a expliqué avoir pensé «qu’il était trop dangereux de le laisser en vie et l’a étranglé».
«Le trafiquant ne lui avait pas demandé de tuer qui que ce soit mais de faire ce qu’il fait d’habitude, à savoir malmener des gens. Il ne voulait donc pas lui dire ce qui s’était passé», a-t-il ajouté. Paniqué, «il est allé dans une station-service acheter de l’essence, est revenu, a aspergé le corps et mis le feu».
Femmes et enfants pris au piège
L’incendie, parmi les plus meurtriers au monde ces vingt dernières années, s’était déclaré dans la nuit du 30 au 31 août, dans cet immeuble densément peuplé à la fois par quelque 200 familles démunies et nombre de «tsotsi», terme sud-africain désignant gangsters et délinquants.
L’affolement avait gagné des occupants pris au piège. De nombreux corps avaient été retrouvés derrière des grilles verrouillées. A chaque étage, des portes à barreaux fermées chaque soir à double tour pour éviter l’entrée de malfaiteurs ont empêché les gens de se sauver, selon des témoignages.
«Certains ont sauté par les fenêtres parce qu’ils savaient que c’était fermé à clé», avait raconté à l’AFP Kenny Bupe, 28 ans. Des témoins ont raconté avoir vu des bébés jetés par les fenêtres.
Le président Cyril Ramaphosa, la mine grave, avait déploré une «immense tragédie», le bilan de ce sinistre ayant même dépassé celui de la Grenfell Tower (72 morts) en 2017 à Londres.