Guerre en UkraineIgnazio Cassis retrouve son vieil «ami» Sergueï Lavrov
À New York, le chef de la diplomatie helvétique a pu renouer un contact direct avec son homologue russe.
- par
- Eric Felley
Longue journée, mardi, pour le chef de la diplomation helvétique, Ignazio Cassis. Avant la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, il a pu renouer un contact direct avec une vieille connaissance, son homologue russe, Sergueï Lavrov.
C'est ici, en 2018, que Sergueï Lavrov l'avait battu froid à cause de l'affaire des prétendus espions russes. Puis, en septembre 2022 au même endroit, il avait également serré la main de l'homme de Moscou, tout sourire. Cette attitude avait créé un malaise, car ce jour-là la Russie annonçait la mobilisation de 300'000 hommes pour continuer sa guerre et écraser l'Ukraine.
«Engager un dialogue»
Il aurait fallu attendre une année et demie pour qu'une nouvelle photo montre les deux hommes se serrant la main, toujours à New York dans le cadre onusien. «Nous avons échangé sur plusieurs sujets importants», a brièvement commenté mardi le Tessinois sur X.
La perspective d'un sommet mondial sur la paix en Ukraine, organisé en Suisse, a fait partie de ces échanges. «Le but est d’engager un dialogue», a confirmé mardi le conseiller fédéral. Un dialogue qui connaît plus de bas que de hauts, depuis la reprise par la Suisse des sanctions occidentales contre la Russie.
Après son annonce d'un sommet au WEF de Davos avec Volodymyr Zelensky, le chef de la diplomatie suisse avait précisé que, sur le chemin de la paix, rien ne pourrait se faire sans le belligérant russe. Cette précision n'est pas passée inaperçue en Russie, où elle a même été commentée comme un revirement de la position helvétique.
«L'alternative est de ne rien faire...»
Cité par «Le Temps», Ignazio Cassis ne se fait cependant pas d'illusions. Les propositions ukrainiennes et russes sont «toujours diamétralement opposées. Nous le savions, avant d’accepter d’organiser cette conférence de paix. Le chemin est difficile. Mais l’alternative est de ne rien faire et de laisser les combats se poursuivre».
Le chef de la diplomatie suisse veut donc continuer à chercher des solutions au conflit, malgré un blocage qui semble aujourd'hui insurmontable. Ignazio Cassis va reprendre son bâton de pèlerin pour se rendre en Chine et en Inde, et tenter de rallier ces deux grands pays à ses efforts pour la paix.
«Plus c'est difficile et plus c'est important»
Le chef du groupe PLR au Chambres fédérales a salué et encouragé la démarche de son collègue de parti dans ce contexte: «Plus c'est difficile et plus c'est important».
Situation au Proche-Orient
Par ailleurs, Ignazio Cassis a réaffirmé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU la position du Conseil fédéral sur le conflit au Proche-Orient. Il a condamné les attaques terroristes du Hamas contre Israël et a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas. Il a également évoqué la précarité de la situation humanitaire à Gaza : « Depuis le 7 octobre dernier, la violence ne semble plus avoir de limites en Israël, à Gaza, comme dans tout le Territoire palestinien occupé», regrette-t-il.