Compagnies aériennesBruxelles ouvre une enquête sur le rachat d’ITA par Lufthansa
Le groupe allemand, à qui appartient Swiss, veut s’emparer de la successeur d’Alitalia. La Commission européenne craint une réduction du nombre des liaisons aériennes.
Bruxelles a annoncé, mardi, l’ouverture d’une «enquête approfondie» sur le projet de rachat de la compagnie aérienne italienne ITA Airways (successeur d’Alitalia) par le groupe allemand Lufthansa – dont fait partie Swiss – craignant une réduction de concurrence sur certaines liaisons. «L’opération pourrait réduire la concurrence pour plusieurs liaisons court-courriers et long-courriers» à destination et au départ de l’Italie, a estimé, «à titre préliminaire», la Commission européenne.
L’État italien et Lufthansa ont signé, en mai 2023, un accord sur l’entrée du géant aérien allemand au capital de la compagnie publique née des cendres d’Alitalia. Dans un premier temps, Lufthansa compte acquérir une part minoritaire de 41% d’ITA, se réservant l’option de monter à 100% du capital à moyen terme.
Cette acquisition, pour 325 millions d’euros (307,5 millions de francs), se ferait par le biais d’une augmentation de capital, tandis que l’État italien injecterait de son côté 250 millions d’euros (236,5 millions de francs), afin de renforcer le capital d’ITA Airways, selon les termes de l’accord.
Réponse d'ici au 6 juin
L’opération a été notifiée à la Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l’UE, le 30 novembre. Mais elle suscite des craintes que Lufthansa n’a pour l’instant pas réussi à lever. «Le 8 janvier 2024, Lufthansa a présenté des engagements visant à remédier à certains problèmes», mais ils «ne suffisaient toutefois pas à dissiper clairement les craintes exprimées», a souligné la commission.
Celle-ci dispose désormais d’un délai de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 6 juin 2024, pour trancher. «L’ouverture d’une enquête approfondie ne préjuge pas de l’issue de la procédure», souligne encore Bruxelles, qui aura la possibilité d’interdire la transaction ou bien de l’autoriser si elle estime que des garanties suffisantes sont apportées.