Quand la chaleur en ville est aussi nocive que la pollution

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Étude EPFLQuand la chaleur en ville est aussi nocive que la pollution

Les îlots de chaleur ne sont pas qu'un problème de confort. Leur coût pour la santé est proche de 200 francs par habitant.

Les autorités tentent de rafraichir les zones les plus chaudes en y mettant de la verdure (image d'illustration).

Les autorités tentent de rafraichir les zones les plus chaudes en y mettant de la verdure (image d'illustration).

lfe

Une canicule intense et prolongée peut renforcer les difficultés respiratoires ou les problèmes cardiovasculaires. Les zones en ville où les températures atteignent des sommets, aussi appelés îlots de chaleur, favorise ces risques sur la santé. Une étude menée sur trois ans dans 192 villes d'Europe par l'EPFL arrive à la conclusion que le coût annuel de ces zones pour la santé est de 192 euros par adulte. Un montant «comparable à celui de la pollution de l’air», lit-on ce mardi, dans un communiqué.

«Notre étude montre que les îlots de chaleur ne sont pas un problème de confort, mais qu’ils ont un coût sur la santé significatif», affirme Gabriele Manoli, auteur de l'étude. Les spécificités de chaque ville ont été prises en compte. Les risques encourus durant l’été ne sont pas les mêmes à Helsinki qu'à Genève ou Madrid. Et les personnes vivant en Espagne sont plus habituées aux vagues de chaleur que celles vivant en Finlande.

Des personnes protégées du froid

Mais ces zones qui surchauffent en été peuvent aussi être bénéfiques, selon la saison, ont remarqué les chercheurs. A Genève, par exemple, l’étude estime que les îlots de chaleur urbains peuvent entraîner quatre décès supplémentaires liés à la chaleur pour 100’000 habitants par an, mais qu’ils peuvent éviter 3,4 décès liés au froid. Certaines villes européennes ont même enregistré un coût net négatif en raison de la protection offerte par les îlots de chaleur pendant les saisons froides prolongées.

«L'objectif est de rendre ces zones moins dangereuses pendant les mois d'été sans compromettre la protection qu'elles peuvent offrir en hiver», poursuit Gabriele Manoli. «Notre étude montre que l'impact des îlots de chaleur varie considérablement d'une ville et d'une saison à l'autre. À l'avenir, les décideuses et décideurs politiques pourront s'appuyer sur ces informations concrètes pour prendre leurs décisions.»

(comm)

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