Académie de Nancy-MetzDeux ex-surveillants mis en examen pour viols sur mineurs
Dans l'appartement de l'employé, des jeux du type action-vérité ont fini par déboucher sur des rapports sexuels.
Deux anciens assistants d’éducation (AED) employés dans des collèges de l’académie de Nancy-Metz ont été mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans.
Leur mise en examen remonte au 25 octobre dernier, a appris l’AFP mardi, et en parallèle de la procédure pénale, l’avocat d’une des collégiennes a intenté une action contre l’Éducation nationale.
Les faits remontent à avril 2021 et concernent, à ce stade de l’instruction, deux élèves âgées de 14 ans à l’époque, scolarisées au collège Jules-Ferry, à Woippy (Moselle).
Des jeux de type action-vérité
«Leur surveillant de 33 ans rentrait en contact avec elles, via les réseaux sociaux, avant de les inviter dans son appartement, où avaient lieu des jeux de type action-vérité qui ont fini par déboucher sur des rapports sexuels non consentis, puisque la loi dit qu’à cet âge, lorsqu’il y a une différence d’âge de cinq ans, il n’y a plus de consentement», explique Me Xavier Iochum, avocat d’une des mineures.
Lors de ces soirées se joignait parfois à eux un autre surveillant, employé dans un autre établissement, âgé 22 ans à l’époque, lui aussi mis en examen pour les mêmes chefs par le parquet de Metz après une plainte déposée en novembre 2021 par la mère de l’élève.
Les deux hommes «sont soumis à un contrôle judiciaire qui leur interdit d’avoir des activités en lien avec des mineurs pouvant entraîner une situation similaire», reprend Me Iochum. Mais «malgré son contrôle judiciaire, le plus jeune est toujours éducateur sportif» dans un club de foot messin, où il est responsable technique jeunes, comme l’indique le site de la Fédération française de football.
«À la légère»
En parallèle de la procédure pénale, Me Iochum a intenté une action contre l’Éducation nationale, s’indignant des «dysfonctionnements» dont ont fait preuve le collège Jules-Ferry et le rectorat de l’académie de Nancy-Metz, qui auraient pris l’affaire «à la légère», en ne portant pas plainte.
«Au collège, tout le monde savait qu’il entretenait des relations ambiguës avec les élèves, personne n’a alerté sur son comportement et l’Education nationale, une fois mise au courant, n’a pas porté plainte contre son agent aux comportements pénalement répréhensibles ! C’est inacceptable, alors que des parents confient leurs enfants, qu’ils soient victimes d’actes sexuels de la part de surveillants», a souligné le conseil.