Six généraux arrêtés pour avoir déserté une ville stratégique

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BirmanieSix généraux arrêtés pour avoir déserté une ville stratégique

Plusieurs responsables de l'armée birmane ont été placés en détention.

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Une demi-douzaine de responsables de l’armée birmane ont été placés en détention pour avoir abandonné une ville stratégique à des groupes ethniques minoritaires insurgés, a appris mardi, l’AFP, d’un porte-parole de la junte et d’autres sources. Il s’agit de six généraux de brigade qui dirigeaient les troupes dans la région de Laukkai (nord), près de la frontière chinoise jusqu’à début janvier, a indiqué une source militaire.

Il est encore difficile de déterminer la nature des accusations les visant, ou de savoir s’ils seront tous poursuivis, a précisé cette personne qui a requis l’anonymat, n’étant pas autorisée à parler aux journalistes. La loi militaire birmane prévoit la peine de mort pour les cas de désertion d’un poste. Il n’y a «pas encore de verdict pour les six généraux de brigade», a déclaré le porte-parole du gouvernement militaire, Zaw Min Tun, à l’AFP.

Certains des hauts-gradés placés en détention sont considérés comme proches du chef de la junte, Min Aung Hlaing, selon une autre source militaire souhaitant rester anonyme, n’étant pas autorisée à s’exprimer auprès de la presse.

Camouflet majeur pour les chefs de l’armée

Début janvier, les six généraux de brigade et des centaines de soldats ont abandonné le contrôle de la ville de Laukkai à une alliance d’insurgés, après des semaines de combats. Près de 2000 soldats ont déposé les armes et se sont rendus à leurs ennemis avant de quitter la ville avec leurs familles, dans ce qui a constitué un camouflet majeur pour les chefs de l’armée, critiqués par leurs propres partisans.

La prise de Laukkai, connu pour les casinos, la prostitution et les centres d’escroquerie en ligne qui y génèrent des milliards de dollars selon les experts, illustre l’avancée des groupes ethniques minoritaires depuis leur attaque surprise en octobre.

L’alliance de ces groupes se compose de l’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), de l’Armée de l’Arakan (AA) et de l’Armée de libération nationale de Ta’ang (TNLA).

Le MNDAA contrôlait la ville jusqu’en 2009, avant d’en être délogé par une offensive dirigée par Min Aung Hlaing, alors affecté à un poste de commandement régional. Mi-janvier, après des mois de conflit qui ont constitué la plus grande menace pour la junte depuis qu’elle a pris le pouvoir, les deux camps sont parvenus à un accord de cessez-le-feu facilité par la Chine voisine. Mais ils s’accusent mutuellement de ne pas le respecter depuis.

Certains groupes minoritaires ethniques armés, puissants en Birmanie dans les régions frontalières, se battant depuis l’indépendance en 1948, pour plus d’autonomie et le contrôle des ressources.

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