Par un froid glacial, ils soutiennent un candidat anti- Poutine

Publié

Images rares en RussiePar un froid glacial, ils soutiennent un candidat anti- Poutine

Des centaines de Moscovites ont fait la queue lundi pour soutenir un ex-député libéral, qui collecte les signatures pour devenir le candidat de la «paix» contre Vladimir Poutine à la présidentielle de mars.

Des personnes font la queue devant le siège de campagne de Boris Nadejdine, pour apposer leur signature en sa faveur, à Moscou, le 22 janvier 2024.

Des personnes font la queue devant le siège de campagne de Boris Nadejdine, pour apposer leur signature en sa faveur, à Moscou, le 22 janvier 2024.

AFP

Depuis samedi et malgré un froid glacial, des milliers de Russes ont fait la queue à Moscou pour donner leur paraphe à Boris Nadejdine. L’ex-élu, passé par l’opposition libérale mais aussi des mouvements davantage alignés avec les autorités, se dit opposé à l’offensive russe en Ukraine. Dimanche, lors d’un débat avec la journaliste russe Ioulia Latynina, sur YouTube, il a réaffirmé: «La première chose que je ferai: j’appelle à la paix et j’en finis avec la mobilisation.»

100'000 signatures d’électeurs

Ces derniers mois, il avait proclamé que le pays devait «élire un nouveau président» et qualifié l’intervention en Ukraine d'«erreur fatale»» de Vladimir Poutine. Pour concourir à la présidentielle, il doit d’abord notamment collecter avant le 31 janvier 100'000 signatures d’électeurs. Son site affirme en avoir près de 85'000 lundi soir.

Un activiste compte les signatures recueillies pour soutenir Boris Nadejdine, qui veut s’opposer à Vladimir Poutine à la présidentielle de mars.

Un activiste compte les signatures recueillies pour soutenir Boris Nadejdine, qui veut s’opposer à Vladimir Poutine à la présidentielle de mars.

AFP

Ses prises de positions publiques sont une exception en Russie, où la quasi-totalité des figures politiques opposées à l’assaut contre l’Ukraine ont dû fuir le pays ou ont été emprisonnées, tout comme des milliers d’anonymes. Et tous les autres candidats à la présidentielle ont exprimé leur soutien non seulement à l’offensive russe mais à M. Poutine lui-même.

Soutenir «sans craindre d’être arrêtés»

Un étudiant en biotechnologie de 19 ans, Ivan Semionov, raconte être venu pour signer en faveur de M. Nadejdine car il a été «ému par ces images étonnantes diffusées ce week-end sur les réseaux sociaux, montrant tant de gens venus (le) soutenir» par milliers. «Pour nombre de gens c’est la possibilité d’exprimer leur désaccord avec ce qui se passe, sans craindre d’être arrêtés ou limogés», explique le jeune homme.

Originaire d’Omsk, en Sibérie occidentale, l’infirmière Natalia Avdeïeva, de passage à Moscou, s’est précipitée à la permanence électorale de l’opposant. Elle dit être «agréablement surprise» de voir une telle foule. «On est tous solidaires ici pour soutenir un candidat opposé à l’opération spéciale», dit la femme de 53 ans, utilisant l’euphémisme de rigueur pour parler du conflit.

Député libéral à la Douma, la chambre basse du Parlement, au début des années 2000, Boris Nadejdine a été proche de l’opposant Boris Nemtsov, assassiné en 2015. Ces dernières années, il s’était rapproché de formations politiques plus proches du Kremlin, sans pour autant en suivre totalement la ligne. Vladimir Poutine, au pouvoir depuis près d’un quart de siècle, devrait être réélu une fois encore au Kremlin à la mi-mars.

(afp)

Ton opinion

11 commentaires