La future déclaration de Gabriel Attal taxée de «programme de souffrance générale»

Publié

FranceLa future déclaration de Gabriel Attal taxée de «programme de souffrance générale»

En lieu et place de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre prépare «un programme de souffrance générale», a estimé lundi le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.

Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise (image d'archives).

Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise (image d'archives).

AFP

Gabriel Attal «prétendait nous recevoir pour préparer un discours de politique générale. On a eu plutôt le sentiment qu’on se prépare à un programme de souffrance générale», a déclaré, à l'issue d'en entretien avec le Premier ministre, le député LFI Manuel Bompard aux côtés de la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot. «Ce qui est à l’ordre du jour au 1er février de cette année, c’est une immense explosion du coût de la vie», a ajouté le responsable insoumis.

Selon Mme Panot, qui a dit avoir rencontré «le porte-parole du président» Emmanuel Macron, le chef du gouvernement ne veut «pas revenir» sur l’augmentation de près de 10% des prix de l’électricité, ni mettre en place un «encadrement des marges» réalisées par les grandes surfaces et les industriels agroalimentaires ou des «prix planchers» pour les agriculteurs, qui manifestent actuellement contre les charges financières et les normes environnementales. Le chef du gouvernement n’a «pas semblé prendre la mesure de la responsabilité de sa politique dans cette inquiétude» des agriculteurs, ont estimé les responsables LFI, qui ont promis «d’aller à (leur) rencontre» pour présenter notamment leur proposition de loi sur les «prix planchers» qui avait été rejetée à l’automne.

Un «éclair de lucidité»

Selon Mme Panot et M. Bompard, Gabriel Attal a par ailleurs qualifié d’«immense connerie» la caution demandée aux étudiants étrangers dans la loi sur l’immigration. «C’était l’éclair de lucidité de la rencontre», selon M. Bompard. Mais il leur a dit que «oui», la loi serait promulguée quelle que soit la censure du Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer jeudi sur ce texte. M. Attal a aussi refusé devant eux de commenter les polémiques impliquant sa ministre de l’Education nationale et des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ont-ils rapporté.

Côté Parti socialiste, son Premier secrétaire Olivier Faure a déploré après son entretien que Gabriel Attal soit «là pour faire du (Elisabeth) Borne en plus rapide, en plus puissant, pour accélérer le programme qui avait déjà été prévu», avec une «troisième réforme de l’assurance chômage, rien sur (les prix de) l’électricité, rien sur le pouvoir d’achat, rien que la volonté de continuer à déréguler». «Il y a chez lui une façon de dire« écoutez, moi je suis venu de la gauche, mais au fond je cherche uniquement à droite ce qui pourrait me permettre de continuer à être Premier ministre», a rapporté le responsable PS aux côtés des chefs de file des députés Boris Vallaud et sénateurs Patrick Kanner.

«Il y a une forme de cynisme assumé chez (Gabriel Attal)»

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Les trois responsables ont exprimé leur «compassion» pour les agriculteurs «maltraités» mais M. Faure a jugé qu’accélérer les constructions de réserves d’eau, comme proposé par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, n’était «pas la piste à suivre» et qu’il fallait «concilier» la question écologique et la question agricole. «Ce n’est pas en cédant à la pression de quelques uns qu’on résoudra la question», a-t-il dit. Gabriel Attal poursuit cette semaine ses entretiens avec les forces politiques et les associations d’élus pour «nourrir» sa déclaration de politique générale du 30 janvier.

(afp)

Ton opinion

5 commentaires