Elisabeth Baume-Schneider assume face aux défis de l'AVS

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Votations fédérales du 3 marsElisabeth Baume-Schneider assume face aux défis de l'AVS

La conseillère fédérale a défendu ce matin la ligne du Conseil fédéral contre les deux initiatives sur les retraites

Eric Felley
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Eric Felley
Elisabeth Baumes-Schneider ce lundi 22 janvier lors de sa conférence de presse.

Elisabeth Baumes-Schneider ce lundi 22 janvier lors de sa conférence de presse.

Chancellerie

Faire campagne contre une initiative chère à son parti socialiste, c'est l'exercice qu'Elisabeth Baume-Schneider a dû faire ce matin lors de la présentation de la position du Conseil fédéral sur les deux objets soumis au vote le 3 mars prochain. Celui-ci, tout comme le Parlement, refuse la 13e rente AVS et l'augmentation de l'âge de la retraite à 66 ans et plus en fonction de l'espérance de vie.

Elle a évoqué deux initiatives, qui impliquaient «des changements fondamentaux» pour cette assurance sociale: «l'institution la plus sociale de notre pays, synonyme de fiabilité, solidité et solidarité de notre pays».

Elle a rappelé que deux réformes avaient récemment été introduites, l'une en 2019 avec l'augmentation des contributions des personnes et de la Confédération, l'autre en 2022 avec l'augmentation de l'âge de la retraite et l'augmentation de la TVA. «Si la situation actuelle de l'AVS est bonne, a dit la nouvelle ministre de l'Intérieur, force est de constater qu'elle va se détériorer, et ce, en particulier pour des raisons démographiques».

3 millions de rentiers en 2030

Actuellement, quelque 2,5 millions de personnes touchent une rente AVS, en 2030, elles seront 3 millions, a-t-elle rappelé, soit trois fois plus qu'en 1980. «Aujourd'hui, on compte trois personnes en âge de travailler pour une à la retraite. En 2035, on comptera 2,4 personnes. C'est pourquoi à partir de 2031, l'AVS sera dans les chiffres rouges, à partir de 2035, le déficit dépassera chaque année les 4 milliards de francs.»

Dans ces conditions, une 13e rente AVS mettrait la Confédération sous pression. En cas d’acceptation, la 13e rente coûterait environ 4,1 milliards de francs supplémentaires la première année, dont 800 millions à la charge de la Confédération. Ces coûts supplémentaires augmenteraient chaque année de l'augmentation du nombre de retraités. Au bout de cinq ans déjà, les coûts seraient déjà de l'ordre de 5 milliards de francs.

Une aide plus ciblée

Elisabeth Baume-Schneider s'est focalisée sur la notion de précarité contre laquelle veut lutter la 13e rente. Elle concède que la situation des seniors rentiers s'est aggravée ces dernières années. «Cette précarité existe aujourd'hui avec le système des prestations complémentaires. Mais nous devons trouver des solutions ciblées pour y remédier, non pas en versant une 13e rente à tous les retraités». Répondant à une question sur sa position en porte-à-faux avec son parti à ce sujet, elle a dit qu'elle assumait ses responsabilités «comme toujours avec beaucoup de joie».

66 ans et plus

Quant à la deuxième initiative, celle des Jeunes libéraux-radicaux, elle a critiqué un «mécanisme trop rigide». Cette réforme prévoit deux étapes. Dans un premier temps, l’âge de la retraite des hommes et des femmes sera relevé à 66 ans entre 2028 et 2033. Ensuite, l’âge de la retraite augmentera automatiquement avec l’espérance de vie moyenne. Si les pronostics se vérifient, l'âge de la retraite sera de 67 ans en 2043.

Pour elle, cette initiative ne prend pas en compte «la complexité de l'AVS, ni celle du monde du travail, en particulier pour les métiers avec une grande pénibilité, comme dans la construction». Enfin, le Conseil fédéral estime que ce n'est pas moment de relever à nouveau l’âge de la retraite, alors que le peuple suisse vient de faire passer l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes d'ici à 2028. 

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