L'UDC dénonce la 13ᵉ rente AVS versée à l'étranger

Selon le premier sondage Tamedia/20 minutes, la population suisse est actuellement très favorable à une 13e rente AVS. 71% des personnes sondées se disent prêtes à soutenir cette proposition des syndicats dans les urnes, dont 80% en Suisse romande.

Même parmi les sympathisants de l'UDC, l'initiative trouve un écho positif à 70%. Cela ne plaît guère à la direction du parti suisse, qui recommande le non. Pour tenter un renversement de situation, l'UDC a publié un nouvel argumentaire teinté de xénophobie: «Saviez-vous qu'en cas de oui à la 13e rente AVS, des milliards de francs partiront à l'étranger? Ce sont surtout quelque 800'000 retraités vivant à l'étranger, qui profiteront de la 13e rente».

Sur les 2,5 millions de rentes versées en Suisse, il est vrai que 800 000 (32%), sont versées à l'étranger, soit à des travailleurs qui sont rentrés eux, soit à des retraités suisses qui se sont expatriés. L'UDC dénonce ces rentes «de luxe», tandis qu'en Suisse, les travailleurs ou les consommateurs «auront encore moins d'argent pour vivre».

Dans «20 minuten», la conseillère nationale Martina Bircher (UDC/AG) précise: «Nous enverrions donc un milliard à l'étranger sans que ces personnes aient à participer au financement». Elle estime que ces personnes sont déjà «massivement avantagées» par rapport aux retraités qui vivent en Suisse. Une situation qui s'est encore améliorée grâce au franc fort. «Nous devons expliquer à notre propre base dans les prochaines semaines que ce principe de l'arrosoir est extrêmement dangereux», conclut-elle.

Dans le même journal, Urban Hodel, porte-parle de l'Union syndicale suisse (USS), lui rétorque simplement: «Seuls ceux qui ont travaillé et payé en Suisse reçoivent une rente AVS». Il estime que la 13e rente profitera en premier lieu à la classe moyenne indigène: «C'est-à-dire à la majorité des retraités actuels et futurs en Suisse».