Pour l’ambassadeur russe à Berne, le sommet pour la paix est inutile

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GUERRE EN UKRAINEPour l’ambassadeur russe à Berne, le sommet pour la paix est inutile

Refusant un sommet sans participation de son pays, Sergei Garmonin a aussi rejeté la proposition de la Suisse d'être médiatrice de paix dans le conflit russo-ukrainien. A ses yeux, notre pays a «complètement perdu son rôle de médiateur international impartial».

Sergei Garmonin.

Sergei Garmonin.

Tele Bärn/Screenshot

La Russie oppose un refus net aux projets d’organiser en Suisse le sommet pour la paix en Ukraine, rapporte la «SonntagsZeitung». Viola Amherd avait annoncé ces projets lundi dernier, à la suite d’entretiens avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Berne. «La diplomatie suisse a décidé de participer à une initiative qui est manifestement vouée à l'échec», déclare ainsi Sergei Garmonin, l’ambassadeur russe en Suisse au journal dominical.

Pas d’incitation au dialogue

Pour le diplomate, le plan de paix en dix points proposé par le président ukrainien ne constitue pas la moindre base d’ouverture de dialogue. Ce d'autant qu’il inclut une série d'ultimatums posés à la Russie. De plus, pour Sergei Garmonin, il ne peut y avoir de règlement de paix durable sans prise en compte des exigences de son pays. A savoir que l'Ukraine devienne un pays neutre, non aligné, sans armement nucléaire, qui respecte les droits de l'homme et les libertés de tous les citoyens et groupes nationaux sur son territoire.

Règlement impossible sans participation de Moscou

Comme le relève la «SonntagsZeitung», le président ukrainien a de son côté déjà exclu une invitation de la Russie à ce sommet. Ce qui fait remarquer à l'ambassadeur Garmonin qu’un sommet de paix en l'absence de son pays ne constituera qu’une « nouvelle série de consultations stériles qui n'aboutiront à aucun résultat concret». Et il ajoute: «Sans la participation de la Russie, toute discussion sur un règlement du conflit en Ukraine est certes possible, mais inutile et sans aucune perspective».

Berne «n'entre pas en ligne de compte» comme médiateur

Dans la «SonntagsZeitung», l'ambassadeur russe à Berne critique aussi vertement la Suisse parce qu’elle soutiendrait «systématiquement la ligne antirusse de l'Occident collectif», qu’elle s'est associée aux «sanctions illégitimes» et «soutient activement» l'idée d'un tribunal international pour juger les dirigeants russes. Et il déplore la solidarité de Berne avec Kiev dès le début de la guerre. «La Suisse a complètement perdu son rôle de médiateur international impartial, si bien qu’une médiation suisse n'est plus envisageable», conclut le diplomate.

Reste désormais à savoir si ces déclarations participent de la seule rhétorique ou si, en coulisses, des discussions de paix pourraient néanmoins avoir lieu. Ignazio Cassis avait ainsi récemment fait allusion à des «signes» selon lesquels la Russie serait prête à parler de la fin de la guerre. Et l’ambassadeur Garmonin laisse entendre que Moscou n'a «jamais abandonné les moyens politiques et diplomatiques pour résoudre la crise ukrainienne».

(ewe)

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