PakistanInternet de nouveau brouillé pendant un meeting de l’opposition
Au Pakistan, alors que les élections approchent, les supporters du principal parti opposé au pouvoir n’ont pu écouter des discours en ligne, à cause d’une coupure «systématique».
Les réseaux sociaux et services internet du Pakistan ont été sérieusement perturbés, samedi soir, au moment où le parti de l’ex-Premier ministre emprisonné Imran Khan tenait un meeting en ligne en vue des élections, prévues le 8 février.
C’est la deuxième fois en deux semaines que Facebook, X, Instagram et YouTube sont bloqués au moment où le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti d’Imran Khan, tient un meeting en ligne. Samedi soir, des discours de responsables du PTI devaient être retransmis en ligne, mais les coupures d’internet ont commencé en début de soirée, avant même que ces responsables ne puissent parler.
«Nous pouvons confirmer une restriction d’accès aux réseaux sociaux au niveau national», a déclaré Alp Toker, directeur de l’ONG spécialisée Netblocks. Il a précisé que la coupure avait été «remarquablement systématique» et «cohérente avec les restrictions précédentes imposées durant des événements du PTI».
Leaders et sympathisants arrêtés
Imran Khan et de nombreux candidats de premier plan du PTI ont été écartés des élections, y compris à titre individuel. Un sondage de l’institut Gallup en décembre a cependant montré que l’ancien Premier ministre était l’homme politique le plus populaire du pays. De leur côté, les données de Google ont montré que le PTI était largement en tête des recherches de partis politiques sur internet, avec 80% du trafic.
Le PTI a été fortement affaibli par une répression lancée, en mai, par les autorités. Des milliers de ses sympathisants ont été arrêtés et sa hiérarchie décapitée. Imran Khan est incarcéré depuis août, doit faire face à une multitude d’accusations et a été déclaré inéligible pour cinq ans.
Il accuse l’armée, qui l’avait soutenu jusque-là, d’avoir orchestré son éviction du pouvoir, en avril 2022, et d’avoir fabriqué les accusations dont il est aujourd’hui l’objet pour empêcher son retour au pouvoir.